Nouveau rebondissement dans le dossier des négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine: le président américain Donald Trump a fait connaître, cette fin de semaine, son intention d’augmenter à 25% les tarifs douaniers sur 200 milliards de dollars de produits d’importation chinoise. Une menace réitérée lundi, alors que Wall Street réagissait négativement à cette décision inattendue.
« Les États-Unis perdent, depuis plusieurs années, de 600 à 800 milliards par année dans le cadre d’échanges commerciaux. Avec la Chine, nous perdons 500 milliards. Désolé, cela ne sera plus le cas, désormais! », a ainsi tweeté le chef d’État, lundi matin, répétant pour une énième fois un nombre erroné: le déficit commercial de Washington avec Pékin serait en fait d’un peu plus de 360 milliards de dollars américains.
Dimanche, le bouillant occupant de la Maison-Blanche surprenait en faisant connaître sa volonté d’imposer des tarifs douaniers de 25% sur 200 milliards de produits chinois déjà taxés à 10%. Une autre tranche de 325 milliards en produits chinois pourraient eux aussi se voir imposer un tarif de 25% à l’entrée aux États-Unis, a-t-il laissé entendre.
En relançant ainsi la « guerre commerciale » entre son pays et la Chine, Donald Trump cherche-t-il à rassurer sa base électorale, inquiète après la défaite des élections de mi-mandat, en novembre dernier, ou par la suite apparemment interminable de procédures intentées par les démocrates dans la foulée du dépôt du rapport du procureur spécial Robert Mueller sur l’ingérence russe dans la présidentielle de 2016?
S’agit-il plutôt d’un coup de dés, histoire de déstabiliser la Chine et faire pression sur les dirigeants à Pékin? Voilà pourtant plusieurs mois que les relations étaient un peu moins tendues entre les deux plus importantes économies de la planète, après une série de mesures tarifaires adoptées de part et d’autre. Le président américain lui-même évoquait régulièrement de « grandes avancées » dans les discussions commerciales entre les deux pays.
Quoi qu’il en soit, les places boursières américaines n’ont guère apprécié cette nouvelle menace, lancée un dimanche, qui plus est. Lundi matin, le Dow Jones dévissait ainsi de 400 points, tandis que le S&P 500 enregistrait lui aussi une baisse.
De leur côté, rapporte le média web The Hill, des responsables chinois doivent entamer cette semaine une visite à Washington pour poursuivre les discussions avec leurs homologues américains. Rien ne semble indiquer, pour l’instant, que ces discussions n’auront pas lieu.
Le New York Times indique pour sa part que les tweets présidentiels surviennent à la suite de l’adoption d’une position plus ferme de la part de Pékin, la semaine dernière. Aux yeux de groupes de gens d’affaires américains et de l’administration Trump, la Chine doit se montrer davantage disposée à adopter des changements législatifs pour favoriser les investissements étrangers, ce que Pékin ne semble pas être disposé à faire.
L’une des principales théories économiques fonctionne-t-elle vraiment?