Amateurs de littérature, bienvenue sur quialu.ca, un espace de discussion pour internautes d’ici et d’ailleurs, à propos des romans et autres livres d’ici et d’ailleurs, justement. L’initiative, pilotée par le réseau Les libraires, cherche à alimenter les échanges entre lecteurs, mais aussi à faire mousser leurs ventes.
« C’est une plateforme d’échange sur la lecture, entre lecteurs et libraires, où les libraires sont mis de l’avant. L’idée consiste principalement à échanger sur les livres que nous avons aimés », mentionne au bout du fil Marie-Hélène Vaugeois, libraire à la librairie du même nom, et membre du conseil d’administration du réseau de librairies indépendantes.
« On pourrait la comparer à Goodreads », reconnaît Mme Vaugeois en parlant de la nouvelle plateforme quialu. La différence, précise-t-elle, est que le nouveau réseau vise entre autres à promouvoir la littérature et les auteurs d’ici, deux composantes souvent largement absentes des autres réseaux sis à l’étranger.
« Ça permet de trouver enfin plus facilement nos livres. »
« Le deuxième but, c’était aussi de mettre de l’avant la prescription du libraire; cela faisait plusieurs années que nous cherchions comment le faire. Et il n’y a pas juste du livre québécois, heureusement », a poursuivi Mme Vaugeois.
« Souvent, je ne trouvais pas, sur Goodreads, les livres (québécois) sur lesquels je voulais m’exprimer, surtout si c’était très récent. »
Quialu.ca permet donc de trouver ces titres qui n’apparaissent pas ailleurs.
Combattre les géants
Celle qui est aux commandes de la Librairie Vaugeois, à Québec, ne cache pas non plus que l’idée de cette nouvelle plateforme se double aussi d’une façon de faire concurrence aux géants du commerce littéraire en ligne: après tout, Amazon possède Goodreads, et offre sans scrupule d’acheter les livres évoqués par les utilisateurs sur sa plateforme commerciale en ligne. Quialu.ca offre également de commander les titres évoqués par les internautes chez l’une ou l’autre des 150 librairies indépendantes membres du réseau. En bout de ligne, toutefois, la plateforme n’a pas uniquement un objectif commercial: les lecteurs y sont surtout invités à y échanger entre eux, ainsi qu’avec des libraires, à propos de ce bel objet en papier, ou de sa version numérisée que l’on consomme sur téléphones, tablettes et liseuses.
En ce sens, le premier objectif du réseau avec ce nouveau service est déjà atteint: moins d’une semaine après la mise en ligne officielle de la plateforme, celle-ci abrite déjà plus de 1000 discussions entre lecteurs. Une réussite aux yeux de Mme Vaugeois, qui parle d’un objectif atteint plus rapidement que prévu.
Cette popularité – réelle et anticipée – a aussi mené à mettre en place certaines balises, histoire d’éviter les possibles dérapages. « Oui, il y a une modération, ainsi que des statuts et règlements », confirme Mme Vaugeois.
« Tout est déjà prévu là-dessus, parce qu’on le sait, malheureusement, ça peut déraper très vite. »
Il n’est pas non plus question de servir de Tinder de la littérature ou de service de rencontre: impossible, entre autres, de s’abonner directement aux publications d’un utilisateur en particulier, par exemple. Les Don Juan de la prose devront se tourner vers des réseaux plus conventionnels pour offrir de classer des bibliothèques à quatre mains.
Quialu.ca est donc lancé dans le grand maelström de l’univers numérique. Reste à savoir si la littérature en sortira effectivement gagnante. Les premiers jours de fréquentation portent à croire que le pari commence – lentement – à être remporté…
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