Le concert sera déprimant: qu’on se le tienne pour dit! Et pour cause, c’est l’auteur-compositeur-interprète Pierre Lapointe lui-même qui le dit. Pour l’une des dernières représentations de la tournée accompagnant la sortie de son plus récent album, La science du coeur, l’artiste s’est payé un concert doux-amer au Théâtre Outremont.
Sur la grande scène du théâtre, une installation lumineuse faisant office de décor, les tiges lumineuses disposées en demi-cercle venant non seulement apporter une touche de couleur supplémentaire, mais aussi délimiter l’espace scénique de façon particulièrement efficace, en plus de renforcer cette impression d’intimité.
Aux côtés du chanteur, seulement deux instruments. « Un threesome piano-marimba », lance Lapointe. Un marimba, vraiment? « Avec un marimbiste, car oui, on appelle ça un marimbiste », poursuit l’artiste. Pierre Lapointe s’amuse, visiblement, et le public est rapidement séduit. D’autant plus que les arrangements des pistes spécialement produites pour cet agencement musical s’avèrent particulièrement réussies.
On se prend d’ailleurs à rapidement apprécier le côté personnel de la prestation. Si la personne accompagnant ce journaliste a par la suite souligné que malgré les apparences d’improvisation à certains instants, surtout lorsque venait le temps de discuter avec le public, tout est en fait prévu au quart de tour, Lapointe est ici au Québec, à Montréal, dans une salle certes impressionnante, mais avec un auditoire avec lequel il semble être en confiance. Suffisamment, certainement, pour se permettre des gags, sortir de son personnage artistique pour retomber les pieds sur terre, le temps d’une anecdote savoureuse.
Côté musique, Lapointe mêle pièces récentes et morceaux plus anciens, avec une sonorité quasi parfaite. Chapeau, d’ailleurs, à l’équipe technique pour avoir su tirer si adroitement profit des qualités du Théâtre Outremont pour y faire résonner chaque note, y faire entendre chaque parole, et ce sans que les musiciens ou le chanteur aient besoin de forcer le geste, de hausser la voix, voire de s’égosiller.
De cette superbe soirée, qui se déroulait alors que la tempête de neige, à l’extérieur, se transformait peu à peu en pluie verglaçante, changeant les trottoirs et les routes montréalaises en patinoires, on retiendra un sentiment de plénitude, ainsi que la satisfaction d’avoir partagé, pendant quelques heures, un moment hors du temps. Loin de l’hiver, loin des tracas du quotidien, loin des téléphones intelligents, loin de tout le reste.
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