Defymed, une société de biotechnologies de Strasbourg, prévoit de débuter cette année les essais cliniques d’un dispositif implantable de délivrance d’insuline directement dans le foie, en vue de sa mise sur le marché en 2020.
Baptisé ExOlin et permettant de délivrer l’insuline au plus près des organes assurant sa diffusion dans le sang, il est censé mieux réguler la glycémie du sujet diabétique et provoquer moins d’effets secondaires qu’une simple injection sous-cutanée.
« Avec les dispositifs actuels, l’insuline se disperse partout avant d’aller au foie. Avec ExOlin, l’insuline y va directement », résume Séverine Sigrist, présidente et fondatrice de Defymed, qui présentait ses objectifs lors d’une conférence de presse jeudi à Strasbourg.
La principale innovation mise au point par l’entreprise, spin off du Centre européen d’étude du diabète, est une membrane biocompatible et perméable formant une poche de quelques centimètres de diamètre dans laquelle est injectée l’insuline.
Implantée au plus près du péritoine, cette autre membrane qui entoure les organes digestifs, elle est reliée par un cathéter à une chambre sous-cutanée de la taille d’un bouton où se pratique l’injection, via une seringue ou une pompe.
La durée de vie du dispositif, qui s’implante en chirurgie ambulatoire, est actuellement de quatre ans.
Defymed reconnaît avoir voulu améliorer les systèmes de délivrance interne existants: la pompe implantable reliée à un cathéter plongeant dans l’abdomen de l’Américain Medtronic, qui poserait des problèmes de volume et de fiabilité, ou l’injection par « bouton-pression » mis au point par le Suisse Roche qui poserait celui de possibles infections.
ExOlin est directement issu des recherches de Defymed sur le pancréas bio-artificiel, un disque biocompatible dans lesquelles sont encapsulées, à l’abri des anticorps et donc des phénomènes de rejet, des cellules pancréatiques obtenues par génie génétique.
La mise au point des cellules, pour laquelle l’entreprise a noué un premier partenariat avec l’Américain Semma Therapeutics, prennent toutefois plus de temps que prévu et les premiers essais cliniques ont été repoussés à 2020.
D’ici là, Defymed espère trouver 10 millions d’euros auprès d’investisseurs pour mener ExOlin jusqu’au marché, celui des 25 millions de personnes atteintes d’un diabète de type 1 (près de 300 000 en France) avec, en cas de succès, la perspective d’adapter le dispositif à d’autres thérapeutiques, comme les anti-cancéreux.
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