Pas question d’accueillir l’une des dernières hardes de caribous forestiers du Québec au Zoo sauvage de Saint-Félicien. L’institution de la région du Saguenay a fait savoir par communiqué, mardi midi, que cette décision survient à la suite d’une « longue réflexion ».
Invoquant des raisons liées à « l’acceptabilité sociale », le zoo renvoie donc le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs à ses devoirs. Le transfert de ce groupe de caribous vivant dans la région de Val-d’Or et ne comptant plus que quelques dizaines d’individus, était prévu au début de l’année prochaine.
« Le Zoo sauvage avait accepté la responsabilité d’accueillir ces individus en captivité et de leur offrir une bonne qualité de vie avec des soins de qualité dans un lieu exceptionnel et adapté », rappelle-t-on dans le communiqué.
Voilà plusieurs mois que le gouvernement de la province jongle avec l’idée de déplacer les derniers animaux de l’espèce plus au sud, dans un endroit spécialement prévu à cet effet. Si des responsables parlent d’une volonté de protection, plusieurs détracteurs craignent plutôt que ce « ménage » dans des terres protégées – il existe en effet une Réserve de biodiversité des Caribous-de-Val-d’Or – ne permette à l’État d’avoir les mains libres pour autoriser divers projets d’exploitation des ressources naturelles dans le secteur.
Plus tôt cette semaine, le bureau d’audience publique sur l’environnement (BAPE) publiait ainsi un rapport défavorable au projet minier d’Akasaba Ouest, entre autres parce que celui-ci s’établirait à proximité du territoire des caribous forestiers.
Comme l’indique ICI Radio-Canada, le BAPE suggère que le projet minier ne soit pas autorisé tant et aussi longtemps que la harde de caribous n’aura pas atteint son seuil d’autosuffisance.
« C’est durant la rédaction du rapport que le gouvernement a décidé de déménager la population de Caribou forestier de Val-d’Or vers le zoo de Saint-Félicien parce qu’elle a été jugée non viable. Toutefois, le BAPE estime que cette décision est précipitée et aimerait qu’une étude de viabilité de cette population soit effectuée avant que le gouvernement n’arrive à ces conclusions », écrit ainsi le diffuseur d’État.