Donald Trump promet des réductions d’impôts pour les ménages et les entreprises, un gel des réglementations fédérales et la relance du projet controversé d’oléoduc Keystone XL s’il est élu président des États-Unis le 8 novembre.
Le candidat républicain doit dévoiler ce lundi son programme économique dans l’espoir de tourner la page d’une série de polémiques qui ont affaibli sa position dans les sondages face à la démocrate Hillary Clinton.
D’après la version écrite de cette intervention prévue à 11h (heure de Montréal), que Reuters a pu consulter, l’homme d’affaires va proposer une simplification fiscale généralisée, avec une forte baisse de l’impôt sur le revenu. Il va aussi s’engager à « supprimer les bureaucrates qui ne savent que tuer l’emploi (et à) les remplacer par des experts qui savent comment créer des emplois ».
D’après un membre de son équipe de campagne s’exprimant sous le sceau de l’anonymat, le programme économique de Donald Trump allègera le fardeau fiscal des parents car « nous ne voulons pas qu’avoir des enfants soit un désavantage économique ».
Conformément à une idée figurant déjà sur son site internet, Donald Trump compte abaisser le taux de l’impôt sur les sociétés à 15%. Le taux actuel est de 35% et les républicains militent de longue date en faveur de sa réduction.
Donald Trump veut aussi renforcer la protection de la propriété intellectuelle et imposer un moratoire sur les nouvelles réglementations fédérales, selon le membre de son équipe de campagne.
D’après le banquier Stephen Calk, l’un des membres de son équipe de 13 conseillers économiques dévoilée la semaine dernière, les propositions de Donald Trump en matière d’impôts constituent la plus grande révolution fiscale aux États-Unis depuis les réformes de Ronald Reagan en 1986.
Pire semaine de campagne
L’objectif de ce plan est de réduire la fiscalité des entreprises afin notamment d’inciter les multinationales à rapatrier leurs bénéfices réalisés à l’étranger, selon Stephen Calk.
Donald Trump a fait fortune dans l’immobilier à New York et il n’a jamais exercé de mandat électif. Il met en avant cette expérience d’homme d’affaires pour défendre sa capacité à créer des emplois et critiquer l’actuel président démocrate Barack Obama, auquel il reproche une reprise économique trop molle après la crise de la fin de la décennie 2000.
De l’avis de nombre d’observateurs de la vie politique américaine, Donald Trump vient de vivre la pire semaine de sa campagne. Celle-ci a été marquée par une polémique avec les parents d’un soldat américain de confession musulmane tué dans la guerre en Irak, mais aussi par de nouveaux affrontements avec certains dirigeants du Parti républicain.
Cette séquence a eu des répercussions dans les intentions de vote. Un sondage publié dimanche par le Washington Post et ABC News lui donne ainsi huit points de retard sur Hillary Clinton, à 42% contre 50%.
L’équipe de campagne de la candidate démocrate, qui exposera ses propres projets économiques jeudi, a accusé Donald Trump, avant même son discours, de vouloir baisser les impôts des plus riches et des grandes entreprises, de pénaliser les salariés et d’entraîner l’économie américaine vers la récession.
Donald Trump, dont la base électorale se trouve dans la classe ouvrière blanche, prononcera son discours à Detroit, berceau de l’industrie automobile américaine, frappée par des délocalisations vers le Mexique, pays que l’homme d’affaires prend régulièrement pour cible.
Il s’est ainsi engagé à revenir sur certains accords commerciaux internationaux, notamment le traité nord-américain de libre-échange (ALENA) avec le Canada et le Mexique, promulgué en 1994 par le président de l’époque Bill Clinton, mari de l’actuelle candidate démocrate.