Retour tant attendu, mercredi soir, du trio américain Black Rebel Motorcycle Club en sol montréalais. Après La Tulipe en avril 2010, c’était au tour du Théâtre Corona de vibrer sur ses fondations en raison des accords acides et des arrangements agressifs de ce band de la côte Ouest. Malgré un arrangement musical qui a surpris, les gars de BRMC n’ont franchement pas déçu, au contraire.
De retour au nord de la frontière pour présenter son plus récent album, Specter at the Feast, les trois hommes de Black Rebel étaient précédés sur scène par Thenewno2, un groupe originaire de Portland signé chez Virgin, ce qui explique sans doute leur présence sur scène. Le Corona, on s’en rappellera, est depuis quelques années déjà la propriété de la compagnie de Sir Richard Branson.
Thenewno2, bref, une formation à six musiciens non dénués de talent, mais qui semblait avoir de la difficulté à trouver une direction commune pour l’exercer. Les envolées prog rock se mêlaient aux balades, au rock pur et simple, ou encore à quelque chose se rapprochant de l’alternatif… le tout alors que le chanteur s’amuse à échantillonner sa propre voix et à en faire jouer des extraits à des moments inattendus. Le talent est certainement présent, et chaque pièce jouée en première partie contenait des passages intéressants, mais la prestation dans son ensemble ne laissera aucune impression particulière.
Place à BRMC, qui a conjugué morceaux issus du nouvel album (Let the Day Begin, Hate the Taste, Returning, Lullaby, etc.) et pièces plus classiques des disques précédents, dont les bien connues Red Eyes and Tears, Beat the Devil’s Tattoo, ou encore Conscience Killer. L’ambiance était définitivement aux riffssauvages et aux morceaux plus rock du répertoire.
Black Rebel n’a pas d’ailleurs pas beaucoup dévié du répertoire déjà très connu, ne s’aventurant aucunement du côté de l’album expérimental The Effect of 333, par exemple. En fait, il faut se l’avouer franchement: les concerts de BRMC sont bien rodés. Mais cela n’empêche en rien d’apprécier la chose; après tout, lorsque le produit est bon, le consommateur en redemandera forcément. Et ce fut exactement le cas mercredi soir. La salle entière s’est d’ailleurs mise à sauter sur place lorsqu’on retentit les premières notes de Whatever Happened to My Rock’n’Roll, l’une des chansons les plus trash du trio.
Grans applaudissements, également, pour Ain’t No Easy Way, tirée de l’album Howl, où BRMC dévoile son côté plus folk… harmonica et guitares acoustiques à l’appui.
Les spectateurs ont cependant paru s’étonner de la cassure nette du rythme du spectacle induite par deux prestations acoustiques en milieu de spectacle (Mercy et Fault Line), avant de reprendre la route du rock’n’roll avec Fire Walker.
Surprenant choix, par ailleurs, de compléter le rappel par Lose Yourself. Après l’électrisante Sell It, les spectateurs auraient peut-être pu s’attendre à quelque chose de plus dynamique, mais la force de BRMC réside également dans les balades, et Lose Yourself est certainement représentative de cet agréable penchant à la contemplation musicale et à l’introspection forcée.