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Ce que Roméo, Juliette, Thomas et les autres permet, en fait, c’est de redécouvrir cette oeuvre. Non pas de la voir comme un classique, voire comme un cliché, mais comme une transposition, à une période bien précise de notre histoire, d’une histoire d’amour intemporelle entre deux personnes que tout sépare. Une histoire d’amour qui se terminera en tragédie, certes, mais l’amour n’est-il pas toujours un peu triste, en un sens?

La palme du spectaculaire et de l’interprétation théâtrale revient sans conteste à la contralto Marie-Nicole Lemieux, qui a reçu la part belle de l’ovation finale. Dans le rôle épouvantable d’Azucena, mère infanticide involontaire et meurtrière présumée, Lemieux nous en a mis plein la vue.

Musicalement parlant, ce fut une bien belle prestation, très habilement soutenue et accompagnée par Boris Brott et les musiciens de l’OCM.

Présenté et enregistré à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des arts, en 2019, l’opéra Carmen, de Bizet, produit par l’Opéra de Montréal, est désormais disponible en webdiffusion.

Vendredi soir dernier avait lieu la première de l’opéra de Donizetti, Lucia di Lammermoore, une production de l’Opéra de Montréal, dans une mise en scène de Michael Cavanagh (Aïda, Suzanna, Otello, Nixon in China). Devant les décors du regretté Robert O’Hearn, et sous les éclairages d’Anne-Catherine Simard-Deraspe, c’est Fabrizio Ventura qui était dans la fosse, aux commandes de l’Orchestre Métropolitain.

Vendredi soir était soir de première, à la Maison symphonique de Montréal. En effet, le spectacle présenté était la première coproduction de l’Opéra de Montréal avec l’Orchestre métropolitain. C’était aussi la toute première fois que le chef Yannick Nézet-Séguin dirigeait le seul opéra écrit par Ludwig van Beethoven: Fidelio. Celui-ci était présenté en version concert, ce qui explique le choix de la Maison symphonique. Cela limitait le nombre de spectateurs, mais permettait aussi de bénéficier d’une acoustique supérieure.

Majestueux, intense et admirable, la superbe œuvre musicale composée par Carl Orff en 1936 – les fameux Carmina Burana – est à l’affiche pour ouvrir la saison des Grands Ballets à la salle Wilfrid-Pelletier à Montréal. Nul doute que le public aura été enchanté, aussi bien par la qualité artistique de ses 40 danseurs sur scène que par les 70 musiciens de l’Orchestre des Grands Ballets et son chœur de 40 chanteurs dont 3 solistes exceptionnels. Le spectacle est majestueux tant du point de vue musical que dansé.

De sa première représentation le 3 mars 1875 à aujourd’hui, Carmen de Georges Bizet, l’opéra le plus populaire de l’histoire est aussi celui qui multiplia les scandales. L’Opéra de Montréal achève sa saison avec une version de Carmen soignée et agréable, une belle mise en scène et des costumes magnifiques, des chanteurs excellents qui se font aussi bons acteurs voire danseurs, mais une version pour laquelle on pourra peut-être reprocher un certain manque d’audace. Le politiquement correct est aussi à l’œuvre.

Que l’art de l’opéra se renouvelle en conservant ses composantes traditionnelles fondamentales, voilà qui devrait réjouir les amateurs de cet art, et attirer tous ceux qui ne l’apprécient peut-être pas encore à sa juste valeur.