Browsing: information

La capacité des réseaux sociaux à enfermer les gens dans des « bulles de filtres » et des « chambres d’échos » — où ils n’entendent plus que ceux qui pensent comme eux — ne concerne pas seulement la politique. Les parents d’enfants autistes commencent eux aussi à être ciblés.

Derrière plusieurs guerres du passé, il y a d’abord eu de la propagande diffusée pour convaincre la population de la nécessité d’attaquer « l’ennemi ». À quand le moment où une cyberattaque et des fausses nouvelles propagées par les réseaux sociaux fourniront le prétexte à un véritable conflit armé?

En un an, le mouvement journalistique de vérification des faits, dans lequel s’inscrit le Détecteur de rumeurs, a progressé sur tous les plans, suscitant l’envie des journalistes eux-mêmes, mais aussi de chercheurs qui tentent de mieux comprendre la façon dont se propagent les fausses informations. Ainsi que des développeurs, qui rêvent de technologies capables de corriger la déclaration d’un politicien en temps réel — ou presque.

En peu de temps, Craig Silverman s’est imposé dans le milieu journalistique comme « l’expert des fausses nouvelles ». Et c’est sans enthousiasme qu’il observe l’alliance entre Facebook et quelques médias, annoncée en décembre (et en février en France) pour combattre ce fléau: « il n’y a aucune chance que ça atteigne l’échelle à laquelle se répandent les fausses nouvelles. »

L’idée a franchement du bon: employer les codes des fausses nouvelles pour produire une vidéo où l’on s’en prend aux fake news elles-mêmes, puis diffuser le tout sur Facebook, l’un des principaux facilitateurs (contre son gré, semble-t-il) de la propagation de ces instants de désinformation.

L’avalanche de fausses nouvelles, de rumeurs, d’informations erronées et d’opinions présentées comme des vérités fait en sorte qu’il est de plus en plus difficile pour le « consommateur d’information » de séparer les faits de la fiction. C’est pourquoi l’éducation aux médias se révèle d’une importance primordiale.

L’ère Trump offre l’opportunité d’un cours accéléré en psychologie de la désinformation. Entre les biais de confirmation et les Facebookiens qui partagent un texte sans l’avoir lu, journalistes et communicateurs tentent de s’ajuster.

Les efforts de Facebook et Google pour combattre les fausses nouvelles commenceraient-ils à atteindre l’information scientifique? Un des sites les plus populaires du monde pour les nouvelles en pseudo-science et pseudo-médecine semble avoir été écarté par l’algorithme de Google… quoique peut-être pas à cause de son contenu douteux.

Les fausses nouvelles ne constituent en rien un phénomène nouveau, selon Dominique Brossard, directrice du département de communication scientifique à l’Université du Wisconsin. « Ce qui a changé, c’est plutôt l’environnement médiatique dans lequel la science évolue », affirme-t-elle. La chercheuse était invitée à intervenir ce weekend sur l’impact des fausses nouvelles et de celui des réseaux sociaux sur la communication scientifique lors du congrès de l’Association américaine pour l’avancement des sciences.

Des auteurs qui observaient les manoeuvres de marketing anti-science des compagnies de tabac, puis des pétrolières avaient tiré la sonnette d’alarme il y a longtemps. Plus récemment, d’autres avaient documenté la montée de courants anti-establishment qui réduisaient « la science » au rang d’une opinion parmi d’autres. En 2016, Facebook a confirmé que les craintes de ces auteurs étaient en dessous de la réalité.