« La faim est devenue une arme mortelle utilisée par les belligérants sans égard au droit international, provoquant une hausse alarmante des décès et des souffrances humaines. »
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Pour le 100e épisode d’Entretiens journalistiques, le directeur général de RSF répond aux questions d’Hugo Prévost à propos de l’ampleur de la menace contre la liberté de presse, mais rappelle aussi que tout n’est pas gris, dans l’univers des médias, et qu’il faut s’attaquer aux différents problèmes à bras-le-corps pour mieux renouer avec le public.
« Face à la destruction généralisée et aux très fortes restrictions imposées à l’acheminement de l’aide vers Gaza, qui ont des répercussions sur l’accès à l’eau et à d’autres articles de première nécessité essentiels à la survie de la population, il est urgent que la communauté internationale prenne des mesures décisives afin d’éviter de nouvelles souffrances en faisant respecter la justice et les droits humains. »
Ces morts indirectes seraient des décès à plus long terme, affirment les chercheurs, et seront imputables aux conditions terribles prévalant dans cet espace particulièrement restreint, conditions qui devraient prévaloir pendant encore des années, sinon des décennies, en raison de l’ampleur des travaux de reconstruction nécessaires.
Dans la foulée de la reprise de la guerre à Gaza, mais aussi dans le contexte de vives tensions internes, notamment en raison d’une réforme de la Justice menée tambour battant par le gouvernement Nétanyahou, qui lui donnerait la capacité de rejeter des jugements de la Cour suprême, 50% des Israéliens sondés se disent pessimistes quant au fonctionnement de leur système politique, contre seulement 35% d’optimistes.
De plus, un peu moins de la moitié des participants croient qu’Israël « atteindra certainement » ses objectifs dans la bande de Gaza, soit « la destruction du Hamas » et le « retour des otages » enlevés le 7 octobre.
Bien que le nombre total de décès découlant de la violence organisée, à l’échelle mondiale, a diminué de moitié comparativement à 2022, passant de 310 000 à 154 000, 2023 a malgré tout été l’une des années les plus meurtrières depuis le début de la récolte de données.
L’ampleur des destructions, cette année, fait toutefois craindre un risque de sous-estimation, notait récemment le New York Times: le très grand nombre d’édifices détruits signifie que des centaines, voire des milliers de personnes, pourraient être toujours enterrées sous les décombres.
En décembre, il avait été conclu que les 2 millions d’habitants de ce territoire faisaient face à une « insécurité alimentaire du niveau d’une crise ou plus ».
Anaïs Elboujdaïni répond aux questions de Hugo Prévost sur l’objectivité en temps de conflit, le journalisme de guerre et sur le fait de se retrouver plongée, au hasard, dans la violence et la mort.