L’oeuvre est un rendez-vous avec la grâce d’une nymphe urbaine qui n’a nul besoin de stimulant autre que sa passion pour danser sans interruption.
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En bout de ligne, il s’agit d’une oeuvre irritante, brouillonne, mal exécutée, un spectacle dont l’ajout à la programmation du festival suscite bien des questionnements.
Dans un huis clos campé dans une étrange salle de bain avec douche et laveuse, dans une taverne aux néons fatigués, se succéderont les drames humains de quatre femmes aussi singulières que bouleversantes.
Est-ce que cette adaptation théâtrale et musicale d’Hiroshima mon amour est un « appel brûlant à la paix », tel qu’indiqué dans la description de l’oeuvre, sur le site du festival? On l’ignore. Ce que l’on peut dire, cependant, c’est que si l’on cherchait à déranger, à déstabiliser, et à faire réfléchir sur l’horreur de la guerre atomique, alors l’objectif est largement atteint.
Cette production griffée Mamela’s Artistic Movement – un centre culturel sud-africain développant les arts et les danse par l’éducation pour une cohésion sociale et économique – donne envie, à la finale tout en musique africaine dansante, de quitter son siège pour suivre la cadence, en suivant le jeu de pieds enfin libérés des convenances.
Ce n’est pas tant la recherche d’une bonne version des faits qui est intéressante. Plutôt la confrontation avec des manières d’être dont on est issu quand on a changé de langue, de pays, de destinée.
Au cœur de la rose (Généalogie d’une tristesse), est une œuvre à voir qui mérite d’être reprogrammée, afin qu’elle puisse être appréciée du plus vaste public possible.
Performance qui sera aussi présentée dans le cadre du Festival TransAmériques, Nigamon/Tunai offre un regard fort intéressant sur des enjeux qui sont bien souvent occultés au nom du développement économique et de la modernité. Dommage, toutefois, que la structure du spectacle soit si bigarrée.
Ultimement, on a malheureusement l’impression que l’oeuvre s’éparpille trop pour son propre bien, malgré toute la bonne volonté des acteurs. Et l’on se retrouve un peu sonnés en fin de pièce, à l’instar de ce personnage déboussolé après avoir vu une licorne géante qui produit un tintement de clochette lorsqu’elle plie la patte arrière.
Viscéral, évocateur, Navy Blue flirte parfois avec les clichés. Souvent étourdissant, le spectacle laisse toutefois un goût doux-amer.