Du 11 au 20 septembre, à la salle Maisonneuve de la Place des Arts, Les Grands Ballets présentent Bella Figura, du nom de la dernière œuvre d’un programme qui en contient quatre.
L’ensemble débute par Voluntaries,une chorégraphie signée Glen Tetley qui est en fait un hommage à John Cranko. Une ambiance épurée, sans décor et avec des éclairages minimalistes, tout est là pour permettre au spectateur d’apprécier la fusion entre la danse et la musique de Francis Poulenc, très appropriée pour les besoins de l’œuvre. Les portés sont innombrables mais on ne s’en lasse pas, d’autant plus que les duos sont à ce point fusionnels qu’on croirait assister à la naissance d’une nouvelle forme de solo. C’est sans grandes surprises mais c’est gracieux et c’est organique.
En conclusion, pour cette première œuvre, on pourrait dire qu’elle recèle plus de pure beauté que de créativité… mais qui n’aime pas la beauté?
En passant de Voluntaries à Fête sauvage, chorégraphiée par Hélène Blackburn, on change complètement d’univers. Sur une musique envoûtante de Martin Tétreault et sous les éclairages ultra précis et efficaces de Marc Parent, on assiste à un défilé de personnages intenses et expressifs. Dès les premières secondes, on reconnaît le style de Blackburn avec son côté saccadé et mécanique ainsi que toute la virtuosité qui est exigée des interprètes. Peut-on parler d’un classique de la danse québécoise?
Vient ensuite un court extrait de Nebe, l’œuvre des chorégraphes Jérémy Galdeano et Věra Kvarčáková. Cet extrait, c’est un peu comme un bande dessinée romantique, si ça existe. Sur la musique de Tchaïkovski et sous des éclairages très bien mis à profit, Raphaël Bouchard et sa comparse nous donnent une leçon de sensualité et d’expression comme on n’a pas souvent l’occasion d’en voir.
Le programme se termine par la pièce-titre, Bella Figura, une pièce créée en 1995 par Jiří Kylián. C’est une œuvre chargée durant laquelle on ne sait pas toujours où donner de la tête. On y trouve des mouvements originaux, ainsi qu’une utilisation créative et pertinente des rideaux qui servent à découper l’espace en plusieurs scènes. Je pense à une image très forte constituée de plusieurs interprètes dont le haut du corps se retrouve derrière un rideau à peine levé, alors qu’on aperçoit les jupes d’un rouge flamboyant dont elles et ils sont revêtus. Il y avait là une tension à couper le souffle.
Mais à d’autres moments, c’est la légèreté, c’est l’insouciance adolescente, c’est l’humour.
J’en suis ressorti avec une conviction: je n’avais pas tout compris. Voilà sans doute le genre d’œuvre qu’il faut voir plus d’une fois.