« Une oeuvre collective cherchant à inventer de nouveaux gestes symboliques et s’abreuvant aux recherches sur l’interactivité technologique »: à lire cette description du spectacle Heaven FM, présenté dans le cadre du Festival TransAmériques, on pourrait s’attendre à quelque chose de transformateur, d’audacieux… Malheureusement, il n’en est rien.
Enfin, presque rien. Il est vrai que cette troupe de cinq artistes semble tenter quelque chose à l’aide de lampes frontales et de postes de radio. Le hic, c’est que l’on ne nous explique jamais de quoi il en retourne, ni pourquoi les séquences de cette oeuvre de 1h05 sont largement autant de séquences indépendantes les unes des autres… ni pourquoi ce qui est vraisemblablement une pièce de théâtre expérimental se déroule très largement dans le noir.
Après tout, si l’on dispose de l’espace scénique du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, l’une des grandes institutions du genre à Montréal, pourquoi offrir du visuel aux spectateurs, plutôt que de leur diriger des faisceaux lumineux en plein visage? Même si l’on peut comprendre qu’un décor, ça coûte cher, ce n’est pas une raison pour juger que nous proposer encore et encore les mêmes effets visuels minimalistes (et le mot est faible) représente une ambiance satisfaisante.
Ce qui fâche, aussi, dans ce spectacle, c’est que certaines idées présentées sont intéressantes, qu’il s’agisse de ces cris d’enfants émanant en fait de petits postes de radio, ou encore ces acteurs recouverts de lumières se mouvant – à l’image d’une créature extraterrestre – sur l’air d’Ave Maria… Hélas, on surexploite ces idées en étirant constamment la sauce, comme s’il était nécessaire de remplir une durée minimale pour s’assurer que le spectacle soit présenté au FTA.
Il en ressort une oeuvre irritante, brouillonne, mal exécutée, un spectacle dont l’ajout à la programmation du festival suscite bien des questionnements.