Les choses vont de mal en pis, dans la sphère économique canadienne, alors que la guerre commerciale entre Ottawa et Washington se poursuit. Selon deux nouveaux coups de sonde, les consommateurs, mais aussi les entreprises d’ici, voient l’avenir de façon particulièrement pessimiste.
Du côté des consommateurs, d’abord, une récente enquête du Conference Board révèle que l’indice de confiance a chuté de 8,4 points, en mars, pour s’établir à 44,2 points, là où 100 points correspondent à la confiance envers l’état de l’économie en date de 2014.
« Il s’agit du plus bas indice jamais enregistré », écrit-on ainsi, du côté de l’organisation. Et la plus forte baisse, mentionne le coup de sonde, se trouve du côté des attentes envers le marché du travail. Selon les répondants, on doit ainsi s’attendre à moins d’embauches et à davantage de mises à pied au cours des prochains mois.
En fait, à peine 4,3% des répondants disent prévoir un marché de l’emploi plus favorable, d’ici six mois, soit « le plus bas niveau de confiance depuis janvier 2009 ».
Plus du tiers des personnes interrogées (35,4%) ont aussi indiqué avoir perçu une dégradation de leur situation économique.
Le Conference Board rappelle par ailleurs que « la confiance des consommateurs est en baisse depuis mars 2022, lorsque la Banque du Canada a entamé son cycle de hausse du taux directeur pour restreindre l’inflation ».
Ainsi, écrit-on encore, « la hausse des coûts d’emprunt a largement alourdi le poids de la dette, tandis que la réduction du pouvoir d’achat, alimentée par des prix demeurés élevés, a imposé un fardeau supplémentaire sur le budget des ménages ».
Les PME méfiantes
De leur côté, la moitié des petites et moyennes entreprises (PME) « ne considèrent plus les États-Unis comme un partenaire commercial fiable ». C’est du moins ce que révèle un sondage de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).
Ainsi, 32% des répondants ont indiqué s’être « déjà tournés vers d’autres fournisseurs ou marchés au Canada » depuis l’éclatement de la nouvelle guerre commerciale avec les États-Unis, en raison des tarifs et des décisions de l’administration Trump.
Quelque 27% des entreprises participantes souhaiteraient aussi « augmenter leurs investissements au pays », alors que 33% envisagent de réduire leurs investissements en territoire américain, au cours des six prochains mois.
Les PME canadiennes semblent par ailleurs adopter des prises de positions en apparence contradictoires: la FCEI mentionne ainsi que 70% des répondants sont favorables aux contre-tarifs annoncés par le gouvernement Trudeau, avant le déclenchement des élections, mais que 90% jugent aussi que « les tarifs nuisent à la planification des affaires ».
Ce sondage a d’ailleurs été publié quelques heures avant que l’administration Trump n’annonce des tarifs supplémentaires de 25% sur les voitures qui ne sont pas fabriquées en territoire américain.
« Le niveau d’optimisme des propriétaires de PME n’a jamais été aussi faible », soutient ainsi, par voie de communiqué, Jasmin Guénette, vice-président des affaires nationales à la FCEI.
Ce dernier réclame, de la part des principaux partis politiques fédéraux, l’inclusion de « politiques favorables aux PME dans leurs programmes respectifs », y compris l’élimination des « obstacles restants au commerce intérieur », en plus d’une réduction du fardeau fiscal.