Vient tout juste de sortir des presses le plus récent album du pianiste Charles Richard-Hamelin avec la maison Analekta, intitulé Échos.
Il n’y a pas de jeu de mots dans ce titre, mais plutôt la plus simple expression du magnifique travail de recherche musicologique réalisé par Richard-Hamelin.
Un travail de mise en relation et de jeu de miroirs qui lui permet de constater des liens entre des œuvres de Frédéric Chopin et d’autres d’Enrique Granados et Isaac Albéniz.
Sur la quatrième de couverture du programme, on serait tenté de relier au crayon les œuvres de Chopin à celles de ses successeurs, si je puis dire. Voilà une agréable idée qui pique la curiosité. On se demande ce que ça va donner.
Eh bien, cela produit quelque chose de très intéressant, particulièrement si on fait l’écoute d’une traite. Mais on ne perd pas vraiment au change si on écoute les pièces séparément ou dans le désordre.
Chaque œuvre reçoit du pianiste toute l’attention qui lui est due. C’est au moins la quatrième fois que j’écris sur l’interprétation des œuvres de Chopin par Richard-Hamelin et j’ai le privilège de constater que ses choix d’interprétation sont en constante évolution.
N’est-ce pas Héraclite qui disait qu’on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve?
Pour se convaincre de l’interprétation créative du pianiste, il n’y a qu’à écouter sa version de la Valse en fa majeur op. 34 no 3, particulièrement les premières mesures.
Mais on peut aussi constater sa touche très personnelle dans les reprises de la Valse minute. On s’entend qu’en musique, une reprise c’est supposé être une répétition. Mais Richard-Hamelin ne fait pas que répéter, il réinvente.
Je l’avoue, je suis un fan de Chopin, qui a écrit plusieurs des plus belles pages pour piano de l’histoire de la musique. Mais je me dois de constater que le nouvel album de Charles Richard-Hamelin est un véritable jardin de perles.
Analekta
AN 2 9149