Qu’ont en commun North by Northwest, Blazing Saddles et The Terminator? Bien qu’ils proviennent d’époques différentes et soient signés par des réalisateurs qui sont tous devenus des icones d’Hollywood, il s’agit de classiques célébrant un anniversaire cette année, et qui sont disponibles pour la première fois en 4K.
North by Northwest
Une simple erreur sur la personne, alors qu’il est pris pour un certain George Kaplan par des hommes armés qui tentent de le tuer, catapulte Roger Thornhill, le simple patron d’une société de publicité new-yorkaise, dans le monde dangereux de l’espionnage. S’engage alors une folle course à travers les États-Unis pour le pauvre homme, pourchassé à la fois par les policiers pour un meurtre qu’il n’a pas commis et par des espions à la solde d’une puissance étrangère cherchant à l’éliminer. Peut-il faire confiance à la séduisante blonde, Eve Kendall, qui lui vient en aide, mais dont les motifs et les allégeances ne sont pas clairs?
Alfred Hitchcock a inventé plusieurs des codes encore en vigueur au cinéma, et les prises de vue, la réalisation comme le montage de ce film étaient en avance sur leur temps, ce qui explique que l’œuvre ait aussi bien vieilli. Une grande partie du charme du long-métrage vient de la performance de Cary Grant dans le rôle de Roger Thornhill, un héros flegmatique à la répartie vive. Il partage la vedette avec Eva Marie Saint, James Mason, et un jeune Martin Landau. Pour une production datant de 1959, la restauration est vraiment impressionnante. L’édition inclut un disque 4K, un code donnant accès à une copie numérique, une piste de commentaires livrée par le scénariste Ernest Lehman et cinq revuettes. North by Northwest est un chef-d’œuvre indémodable, qui se regarde avec autant de plaisir aujourd’hui qu’au moment de sa sortie il y a déjà 65 ans.
8.5/10
Blazing Saddles
Suite à la découverte de sables mouvants, le trajet du chemin de fer doit être modifié pour passer par Rock Ridge. Y voyant une occasion en or, le procureur général embauche une bande de malfaiteurs pour semer la terreur parmi la population et acheter leurs terrains pour une bouchée de pain. Quand les habitants réclament la protection de l’État, le gouverneur cède aux pressions du procureur et nomme Bart (Cleavon Little), un Noir, comme shérif. Ce dernier devra faire face au racisme des gens qu’il doit protéger, mais avec l’aide de Jim (Gene Wilder), un as de la gâchette surnommé le Waco Kid, il finira par gagner la confiance des citoyens de la ville-frontière.
La mythologie du Far Ouest et les westerns n’ont jamais accordé une très grande place aux Afro-Américains avant la sortie de Blazing Saddles en 1974, une farce monumentale se moquant allègrement du racisme. Avec son mélange d’absurde, d’anachronismes, et sa touche de vulgarité (dont la célèbre scène où les cowboys mangeant des fèves au lard autour du feu de camp se lancent dans un concert de flatulences), le long-métrage a repoussé les limites de l’humour et ouvert la voie à la production de comédies hollywoodiennes en devenant le plus gros succès du box-office cette année-là. S’il est moins scandaleux qu’il y a cinquante ans (quoique), le film est toujours aussi drôle. En plus d’un disque 4K et d’une copie numérique, cette édition anniversaire compte plus d’une heure trente de matériel supplémentaire, ainsi qu’une piste de commentaires livrée par Mel Brooks lui-même.
7.5/10
The Terminator
Ayant prouvé qu’il pouvait faire de grandes choses avec un petit budget, The Terminator a propulsé la carrière de James Cameron, donnant naissance au passage à une franchise inégale, qui n’a jamais vraiment été capable de recapturer la magie des deux premiers films. À travers son cyborg envoyé dans le passé pour tuer la mère de John Connor et ainsi empêcher le futur chef de la résistance de naître, le scénario explore de grands thèmes de la science-fiction, comme le voyage dans le temps, l’éveil de la conscience chez l’intelligence artificielle, ou la révolte des machines contre leurs créateurs humains.
Arnold Schwarzenegger n’est pas réputé pour être un acteur subtil ou nuancé, mais sa rigidité le sert à merveille pour interpréter une machine sans sentiments. Loin de la guerrière farouche en vedette dans le deuxième volet, Linda Hamilton livre une performance bien différente, qui mise avant tout sur sa vulnérabilité. Incarnant Kyle Reese avec aplomb, j’ai toujours été surpris que Michael Biehn n’ait pas connu une plus grosse carrière après ce long-métrage. L’édition ultra-haute définition contient un disque 4K, une copie numérique, des scènes retirées du montage, et trois revuettes explorant les effets spéciaux, l’influence de la science-fiction sur l’avancement technologique, et l’héritage du film. En misant davantage sur son scénario que sur les visuels (tout le contraire d’Avatar), The Terminator a su se hisser parmi les plus grands classiques du genre.
8/10