Près d’un Canadien sur deux (45%), au printemps dernier, disait souffrir grandement des hausses de prix recensées un peu partout dans les diverses sphères de l’économie. Du même coup, ces personnes expliquaient qu’il leur était difficile d’assumer les dépenses quotidiennes, révèle Statistique Canada dans des données publiées jeudi.
Toujours selon l’agence fédérale, il s’agit d’une proportion de 12 points supérieure à celle qu’elle était deux années plus tôt, en 2022, alors qu’elle s’établissait à 33%. La part de Canadiens ayant des problèmes à payer les factures courantes aurait donc augmenté de moitié durant ce court laps de temps.
Et parmi ces dépenses courantes, on trouve le fait de placer un toit au-dessus de sa tête: la question de l’abordabilité du logement préoccupe ainsi de plus en plus de citoyens, d’un océan à l’autre, dans la foulée de la dégradation de la crise qui frappe le pays.
Ainsi, « au printemps 2024, près de 4 personnes au Canada sur 10 (38%) ont déclaré être très préoccupées par leur capacité d’acheter une propriété ou de payer un loyer en raison de la hausse des prix des propriétés, comparativement à 3 personnes sur 10 (30%) au printemps 2022 », lit-on dans la note d’information de Statistique Canada.
Toujours dans la catégorie des dépenses essentielles, ce printemps, presque une personne sur quatre (23%) indiquait qu’il était « très probable » (8%), ou « assez probable » (15%) que son ménage doive se tourner vers des organismes communautaires ou des banques alimentaires afin d’obtenir des aliments gratuits, ou encore des repas complets, au cours des prochains six mois.
Cette proportion, mentionne l’agence fédérale, est demeurée sensiblement la même comparativement au printemps 2022. La crise de l’inflation et de la hausse des prix ne semble donc pas vouloir se résorber, même si l’indice des prix à la consommation s’est relativement stabilisé au cours de la dernière année.
Dans la foulée, cette augmentation des prix, qui entraîne à son tour un resserrement du budget des ménages, mène à un accroissement des impacts sur la santé mentale des Canadiens. Toujours au dire de Statistique Canada, « plus du tiers (35 %) des répondants ont indiqué que la plupart de leurs journées étaient assez stressantes ou extrêmement stressantes en raison de leurs problèmes financiers au printemps 2024. Il s’agit également d’un taux comparable à celui enregistré deux ans plus tôt (33 %) ».
Sans grande surprise, les ménages à faible revenu, les jeunes adultes et les ménages avec enfant(s) sont tous davantage touchés par cette hausse des prix, que ce soit pour se nourrir, pour se trouver un logement (ou payer le loyer ou l’hypothèque). Et ces difficultés financières sont associées à une qualité de vie en baisse.
Au printemps dernier, à peine 35% des gens ayant signalé que la plupart de leurs journées étaient « assez stressantes ou extrêmement stressantes », en raison de problèmes financiers, avaient une perception positive de l’avenir, indique la note d’information.