Des nouvelles données du Center on the Dynamics of Ethnicity, de l’Université de Manchester, révèlent des inégalités ethniques troublantes en matière de difficultés financières, au Royaume-Uni.
Dans les trois mois menant à la pandémie de COVID-19, près de 40 % des personnes interrogées provenant des communautés arabes, métissées, africano-noires et d’autres origines rapportaient souffrir de difficultés financières. Cela se compare à un taux de 23 % chez les Blancs.
Cette pandémie a compliqué la gestion des finances des ménages pour les gens appartenant à presque tous les groupes ethniques, y compris les Britanniques blancs. Mais les gens appartenant à des groupes ethniques ont signalé une croissance particulièrement importante de leur taux de problèmes financiers, y compris les gens d’origine chinoise, les Noirs originaires des Caraïbes, les Noirs originaires d’autres régions du monde et les Roms.
« Les gens appartenant aux minorités ethniques souffraient déjà davantage, en matière de finances, et l’impact de la pandémie n’a fait qu’exacerber cette situation. Nos données prouve qu’il existe de véritables inégalités ethniques. C’est le genre d’informations qu’il faut assurément intégrer dans nos stratégies de sortie de la pandémie si nous voulons construire une société plus juste », affirme le professeur James Nazroo.
Pendant cette période, plus de 45 % des répondants provenant de plusieurs groupes ethniques ont ainsi évoqué des problèmes à joindre les deux bouts.
Pour Michaela Stastna, de l’Université de St Andrews, « nos données dévoilent quelque chose d’important, c’est-à-dire les inégalités vécues par les gens appartenant à certains groupes ethniques qui ne sont pas présents, ou qui sont noyés dans la masse, lors des recensements ou d’autres sondages nationaux, particulièrement lorsqu’il est question de groupes ethniques plus petits, comme les Roms, les Arabes et tous ceux qui entrent dans la catégorie « autres ». Les Roms sont d’ailleurs l’un des groupes qui sont le plus souvent absents des données recueillies lors des sondages ».
« Mais les données indiquent qu’ils font face aux plus fortes difficultés socioéconomiques: ils sont bien plus à risque de ne pas avoir les compétences scolaires nécessaires, plus à risque d’avoir des emplois moins bien payés, et plus à risque de subir certains des pires problèmes financiers. »
Pour sa part, la professeure Nissa Finney, de l’Université de St Andrews, se dit « excitée de pouvoir partager nos données uniques. Il s’agit d’un coup de sonde particulier qui permet d’aller plus en détail lorsqu’il est question de raconter les expériences des gens appartenant à des minorités ethniques, au Royaume-Uni, que dans le cadre d’autres sondages. Nous accueillons favorablement les informations rendues disponibles pour les chercheurs et les concepteurs de politiques publiques, afin de leur permettre d’atteindre une plus grande égalité ethnique, à l’avenir ».