Premier roman de l’autrice Cato Fortin, La chienne de Pavlov, publié aux éditions XYZ, saura certainement décontenancer quelques lecteurs. Mais à travers les mots parfois crus, on dénote une véritable intention de libérer la parole féminine.
Sa grand-mère Thérèse n’en a plus pour très longtemps; en fait, elle meurt dans les premières pages du livre. Mais son décès, s’il entraîne une grande période de tristesse pour notre personnage principal, cette dernière ayant une relation plus étroite avec son aïeule qu’avec sa propre mère, provoquera aussi une révolution.
Car la grand-mère en question, Thérèse, était aussi camgirl à ses heures; une camgirl qui proposait du contenu érotique et pornographique, certes, mais offrait également une réflexion sur le besoin d’intimité et de sexualité des personnes âgées, et plus particulièrement des résidents des CHSLD, par exemple, et autres résidences pour aînés.
En 141 pages bien tassées, Cato Fortin propose un genre d’hommage à la femme, ou plutôt aux femmes, à leur vitalité, à leurs deuils, à leur et leurs amour(s). Les paragraphes filent souvent à la vitesse de l’éclair, dans le contexte d’autant d’envolées lyriques et de délires couchés sur papier.
Bien sûr, certains passages peuvent surprendre; nous sommes ici, après tout, devant les idées parfois libérées de tout carcan de l’autrice, et non pas, nécessairement, dans un contexte de roman étroitement structuré.
On ressort ainsi de notre lecture avec le souffle un peu court, soufflé(e) par autant d’émotions, de volonté de vivre la vie à pleine vitesse, dans toute son intensité.
Pour un premier roman, La chienne de Pavlov est l’équivalent d’un cri lancé dans la nuit, d’un poing brandi face au ciel, histoire de prendre sa revanche sur l’adversité, la masculinité toxique, la misogynie, la discrimination… et la mocheté de la vie en général. Une bonne façon de se rebeller contre l’univers, une fois de temps en temps.