Décidément, l’autrice Suzanne Collins, à qui l’on doit la série The Hunger Games, n’aura pas inventé grand-chose : en 1987, le réalisateur Paul Michael Glaser proposait un film où des citoyens étaient injustement forcés de participer à une épreuve mortelle où les dés sont largement pipés, le tout sous le regard de millions de téléspectateurs. Bienvenue dans The Running Man.
Durant la période dystopique qui s’est déroulée de 2017 à 2019, aux États-Unis (la présidence de Donald Trump?), l’État règne en maître à la suite d’une crise économique mondiale. Pour éviter la révolte de la population, le gouvernement diffuse The Running Man, une série où des condamnés, des ennemis du peuple, ou encore des fauteurs de trouble sont envoyés dans une sorte de labyrinthe dont ils ont une (petite) chance de s’échapper.
À leurs trousses, cependant, on compte des mercenaires armés, appelés stalkers, qui auront accès à toutes sortes de méthodes violentes et cruelles pour assassiner les fuyards.
Ultimement, le but est d’attirer les téléspectateurs. On a beau quasiment forcer le public à écouter cette émission, la mise à mort façon sportive est une business, et il faut que l’audimat soit toujours en croissance. Voilà pourquoi on envoie donc Ben Richards, un ancien capitaine de la police qui a refusé de tirer sur une foule d’émeutiers non armés, tenter d’échapper aux poursuivants.
En sous-main, Richards sera appelé à aider la résistance, un petit groupe de rebelles qui tentent de renverser le gouvernement en place, en diffusant les véritables informations, celles qui ne sont pas truquées par les forces de propagande de l’État, dans un rappel aux capacités souvent diaboliques des autorités de 1984.
Le cinéphile – et amateur d’Arnold Schwarzenegger, surtout – a toutefois peu d’intérêt pour toutes ces considérations sociopolitiques… On veut du sang! Et sang il y aura, avec des combats parfois gore, parfois absurdes, comme ce chanteur d’opéra équipé d’une combinaison permettant d’envoyer des décharges électriques, ou encore ce tueur qui utilise de l’équipement de hockey pour trucider ses victimes.
Ajoutez à cela une série de répliques absurdes de la part d’Arnold, bien souvent des déclarations qui évoquent l’aspect le plus cheesy des films d’action des années 1980, notamment la scène de la mort du grand méchant, dans Commando, ou encore Last Action Hero, hommage à cette époque démesurée, et vous obtenez un Running Man qui donne dans le délire assumé.
Assumé, oui; peut-être pas à l’excès, mais assumé quand même. À preuve cette scène où un ancien stalker, devenu personnalité publique et animateur d’une émission de mise en forme, est appelé à remonter dans l’arène, puisqu’Arnold a fait la peau à tous les autres tueurs.
Ce vétéran débarque dans le bureau du producteur télé, bien en colère, en affirmant qu’il n’enfilera pas le costume ridicule qu’on lui demande de porter. Ledit costume, après tout, a des allures de deuxième degré, avec ses pièces en plastique qui grincent. Clairement, ce n’est pas là que sont allés les 27 millions de dollars du budget.
Ultimement, malgré sa tentative de deuxième degré, The Running Man se prend encore trop au sérieux pour être une comédie efficace. Et même lorsqu’il tente d’être un film d’action solide, le long-métrage n’a pas les moyens de ses ambitions. À classer dans la catégorie « à voir avec un verre à la main », sans doute.
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