Parfois à tort et à travers, parfois avec des résultats spectaculaires, l’oeuvre de l’auteur Philip K. Dick a servi d’inspiration à quantité de films et séries télévisées, à travers les décennies. Malheureusement, pour chaque Starship Troopers et Minority Report, il y a aussi un Screamers.
Sorti en 1995, le film mêlant horreur et science-fiction s’inspire de la nouvelle Second Variety, parue en 1953. Sur une planète éloignée, une ressource minière particulièrement convoitée finit par entraîner un important dégagement de radiation et de pollution, puis une guerre nucléaire entre une importante corporation et un regroupement de rebelles.
Pour se protéger contre la force terrifiante de leurs anciens employeurs, ces rebelles mettent au point les screamers, de petits robots se déplaçant sous terre et ciblant les créatures disposant d’un rythme cardiaque; sans bracelet identificateur, les soldats finissent par être déchiquetés par des lames acérées, avant que leur cadavre ne disparaisse sous terre.
Dans ce contexte particulièrement délétère, l’officier Joe Hendricksson reçoit ce qui semble être une invitation à négocier de la part de la corporation. En compagnie d’un soldat nouvellement arrivé sur le champ de bataille, il s’embarquera dans une quête en apparence impossible : celle de mettre fin à 10 années de guerre inutile.
Screamers surprend par trois aspects : d’abord, parce que le film est réalisé au Canada, et qu’il ne faut donc pas s’étonner d’y voir une équipe largement québécoise, dont le Montréalais Christian Duguay; ensuite, par sa tentative, plus ou moins bien exécutée, de combler un manque de moyens par l’originalité des méthodes visant à produire des effets spéciaux, dont le stop motion, et, enfin, par le fait qu’on y voit un jeune Roy Dupuis y jouer les durs à cuire.
Avec Peter Weller (RoboCop) dans le rôle principal et un budget relativement décent, on aurait pu penser que Screamers aurait réussi à tirer son épingle du jeu. Cependant, avec justement un budget atteignant 14 millions de dollars, est-ce encore envisageable de parler d’un long-métrage de série B? Ou est-ce plutôt une tentative de réaliser un blockbuster à bas prix? Si l’on choisit la première option, alors Screamers est fort bien réussi, avec des effets spéciaux tout à fait acceptables, et qui se penche sur des sujets qui évoquent différents sujets toujours d’actualité, comme les guerres inutiles, les hommes envoyés au massacre et les dérives de l’intelligence artifcielle.
Si l’on choisit la deuxième option, cependant, Screamers devient un film ambitieux, mais où l’exécution est passable et le jeu des acteurs, tout au plus acceptable.
Est-ce un film culte? Probablement pas, et la combinaison de l’acteur de RoboCop et de Roy Dupuis n’est pas suffisante pour susciter un deuxième visionnement. Mais pour les passionnés de films un peu kitsch, c’est un titre tout désigné.