Parmi les films évoquant une première rencontre, ou plutôt une première communication entre l’humanité et une espèce extraterrestre, Contact est probablement l’une des oeuvres les plus iconiques. Et 25 ans après sa sortie, cette adaptation du roman de Carl Sagan s’avère toujours aussi pertinente, malgré certaines séquences qui ont vieilli.
Passionnée à l’idée de trouver de la vie ailleurs dans l’univers, la Dre Ellie Arroway (brillamment interprétée par Jodie Foster) passe bien près, à plusieurs reprises, de devenir une paria dans la communauté scientifique. Après tout, qui croit vraiment aux petits bonshommes verts?
Qu’à cela ne tienne, le destin lui donnera raison, puisqu’elle finira par tomber, après plusieurs années, sur un signal provenant apparemment de l’étoile Véga, dans la constellation de la Lyre. À travers un maelström mêlant politique, religion, science et voyage galactique, notre héroïne tentera d’aller jusqu’au bout de ses rêves les plus fous.
Ironiquement, il est difficile d’évaluer le scénario de Contact, tant celui-ci semble avoir servi d’inspiration pour deux décennies de films de science-fiction qui ont suivi. Nul visiteur spatial, pas de flotte stellaire qui débarque en orbite autour de la Terre pour tout détruire… Non, ici, c’est cet iconique message venu des cieux, cette transmission qui a probablement inspiré des millions de personnes à installer le logiciel permettant d’analyser des données pour SETI, l’initiative de recherche de possibles messages envoyés par les extraterrestres.
En fait, pendant les deux premiers tiers du film, Contact effectue quasiment un sans faute. On y découvre les motivations du personnage principal, le scepticisme de la communauté scientifique, les débats entre la science et la religion sur l’existence d’une entité provenant d’ailleurs, les dangers de la radicalisation… Il n’y a pas à dire, l’ensemble du débat est concentré dans environ 1h15 bien tassées.
Le problème, en fait, concerne la séquence où l’on va vraiment visiter les extraterrestres. Ce qui serait la conclusion logique de toutes ces démarches, de ces remises en question, de ces défis à surmonter, a très mal vieilli. En 1997, après tout, on aimait bien engloutir des millions dans des effets spéciaux supposément impressionnants, pour l’époque, mais ceux-ci font franchement peine à voir, aujourd’hui.
La différence avec les séquences tournées dans de véritables décor est si flagrante que l’on passe soudainement d’une production léchée à quelque chose qui fait résolument, eh bien, 1997.
Il aurait pourtant été simple de tourner sur une vraie plage, par exemple, plutôt que d’en créer une à l’ordinateur. Ou d’intercaler des images de la jeune Ellie, plutôt que de coller son visage sur celui de Jodie Foster)…
Bref, Contact demeure un très bon film, malgré une résolution bancale de son dilemme entre la religion et la science, mais les scènes se déroulant supposément très loin dans l’espace font peine à voir. À voir, malgré tout.