La sortie du jeu Cyberpunk 2077, développé par CD Projekt Red, a beau avoir été particulièrement mouvementée, cela n’enlève rien à l’attrait qu’exerce encore l’esthétique cyberpunk sur le public. À preuve, Netflix a commandé sa propre série se déroulant dans cet univers fait d’implants robotisés, de capitalisme extrême et de violence, intitulée Edgerunners.
Dans la ville de Night City, dans un futur relativement proche, le jeune David Martinez rêve d’échapper à la chape de plomb des rapports entre classes sociales, dans une société dominée par les mégacorporations. Si sa mère se démène pour lui offrir l’éducation privée nécessaire pour grimper dans le monde, cet espoir est tué net lorsque cette même mère est assassinée lors d’un événement violent mettant en vedette des membres de gangs criminels, généralement dopés jusqu’aux bout des ongles et équipés d’augmentations cybernétiques qui décuplent leur force et leurs réflexes.
Dès lors, David en vient à traîner avec l’un de ces groupes de bandits. Équipé d’un ensemble cybernétique extrêmement poussé, le voilà qui accomplit des crimes de plus en plus graves, dans le cadre de missions toujours plus périlleuses. Ce faisant, le jeune homme se cherche aussi un père de substitution, et tâchera de trouver l’amour.
Ce qu’il cherche, également, c’est la capacité de vivre sur le fil du rasoir, en poussant ses capacités cybernétiques au maximum sans tomber dans le gouffre de la folie robotique, une maladie qui pousse les gens à devenir assoiffés de sang, et qui nécessite l’intervention de brigades tactiques spécialisées ayant pour but de tuer ces fous sanguinaires.
Voilà donc, en gros, le scénario de cette série de 10 épisodes, une coproduction japano-polonaise, qui n’hésite pas à donner dans l’ultraviolence pour faire avancer son scénario.
On l’aura compris, à Night City, c’est largement la loi du plus fort qui prévaut. Oui, il y a bien les policiers, mais ceux-ci servent généralement de chair à canon, à moins que leurs collègues de la brigade tactique ne soient appelés en renforts.
Et donc, on va de combat en combat, avec une bonne dose de ralentis pour évoquer les capacités cybernétiques de tout un chacun, avec moult couleurs criardes à la clé. Et on saupoudre bien sûr des thèmes tirés de l’univers cyberpunk, avec des intelligences artificielles cruelles et mortellement dangereuses, des piratages de données cachées dans le cerveau des gens, des drogues toujours plus fortes pour éviter le rejet des greffes, etc.
Tout cela est fort bien, et la série est certainement divertissante, mais on n’écoutera pas Egderunners pour la qualité de son script : il n’y a rien de scandaleusement mauvais, dans tout cela… Par contre, ce sont des thèmes que l’on a déjà explorés ailleurs. Que ce soit dans le livre fondateur de William Gibson, Neuromancer, ou dans d’autres oeuvres d’animations provenant du Japon, comme Cowboy BeBop, ou encore, évidemment, Ghost in the Shell.
Voilà donc où nous nous trouvons : la série est bonne, son écoute est agréable, mais on préfèrera peut-ètre justement se tourner vers ces autres oeuvres, ou vers le jeu vidéo, si l’on souhaite une expérience plus complète. À voir.