Il existe un point d’équilibre en ce qui concerne le fait d’être ou non rejoignable, pour le travail, après la fin de sa journée, selon une nouvelle étude.
Un peu de travail après les heures de bureau, comme vérifier ses courriels ou accomplir d’autres tâches, fait en sorte que les employés se sentent plus liés à leurs collègues et leurs patrons, et cela les rend plus productifs, indiquent les résultats.
Mais après un certain point, la connectivité numérique avec le bureau se transforme en quelque chose d’excessif, juge Jia Hu, l’une des autrices de cette étude et professeure de management à l’Université d’État de l’Ohio.
« Lorsque les employés passent trop de temps sur leur téléphone et leur ordinateur portable après les heures de bureau, cela entraîne un épuisement émotionnel et une baisse de la performance », dit-elle.
Ces travaux ont été publiés dans Personnel Psychology.
Mme Hu et ses collègues ont mené deux études en Chine, chaque fois avec des résultats similaires. Les deux ont été menées avant la pandémie.
La première étude portait sur 467 employés et leurs superviseurs au sein d’une importante compagnie pharmaceutique. La deuxième impliquait 313 employés et leurs supérieurs dans une institution financière de grande envergure.
Au début des travaux, les participants ont évalué la fréquence à laquelle ils utilisaient des appareils électroniques pour accomplir des tâches liées au travail en dehors des heures normales, en vertu de différents contextes, y compris alors qu’ils magasinaient, ou encore mangeaient dans un restaurant. Ces participants ont évalué leur connectivité sur une échelle de 1 (jamais) à 5 (toujours).
Un mois plus tard, ils ont rempli un questionnaire qui a mesuré ce qui est appelé développement du capital social au travail. Les participants ont été invités à répondre à des questions à propos de l’ampleur de leur réseautage avec d’autres collègues, au travail, et à quel point ils estimaient être bien liés à leurs collègues. Ils ont aussi évalué leur niveau d’épuisement émotionnel, en déterminant à quel point ils étaient brûlés en raison de leur travail, et en répondant à des questions similaires.
Après un autre mois, les superviseurs ont évalué la performance des participants à l’étude.
Les résultats ont démontré que jusqu’à un certain point, la connectivité après les heures de travail pour des dossiers liés au bureau menait à un accroissement du capital social pour les employés, et une meilleure évaluation de performance de la part de leurs superviseurs.
« À des niveaux faibles à modérés, le fait de rester brancher au travail était avantageux pour les employés et les employeurs », a indiqué Mme Hu.
Mais lorsque les employés ont fait était d’un niveau de connectivité plus que moyen, ils étaient aussi davantage à risque d’indiquer qu’ils étaient brûlés, et se sentaient fatigués lorsqu’ils se levaient, le matin, et devaient se rendre travailler, ce qui est un signe d’épuisement émotionnel.
Et cela tendait à avoir un effet négatif sur leur performance au travail, selon les évaluations de leurs superviseurs.
Ultimement, l’équipe entre le fait d’être encore branché et celui de cesser complètement le travail pour la journée dépendra de l’emploi occupé, de l’entreprise et des employés eux-mêmes, estime Mme Hu.
Mais il est important de trouver cet équilibre, juge la chercheuse.
« Les organisations risquent de subir des conséquences si elles ne reconnaissent pas que le fait de rester trop branché est négatif pour la performance des employés », a-t-elle ajouté.
« Il faut que les entreprises travaillent avec leurs employés pour identifier les moments où ceux-ci sont trop connectés, et pour clarifier les attentes lorsqu’il est question de répondre aux messages après les heures de travail. »
Toujours selon Mme Hu, l’arrivée de la pandémie « a changé la façon dont les gens travaillent, et il est encore plus essentiel, aujourd’hui, de trouver cet équilibre entre le fait de rester branché au bureau et le temps libre, ainsi que de créer des barrières appropriées entre le travail et la vie privée ».