Dans une bien étrange prison aux allures de centre de recherche brutaliste des années 1970, les détenus participent à des expériences médicales servant à évaluer divers médicaments et drogues. Mais dans Spiderhead, les apparences sont parfois trompeuses…
Adapté de la nouvelle Escape from Spiderhead écrite par George Saunders, et réalisé par Joseph Kosinski, qui a notamment, à son actif, des films comme Top Gun : Maverick, Oblivion et Tron : Legacy, le film met en vedette Chris Hemsworth, bien connu pour son interprétation de Thor dans la série des films de Marvel, ainsi que Miles Teller, que l’on a notamment vu dans Top Gun : Maverick, certes, mais surtout dans Whiplash.
Ici, Hemsworth interprète le directeur de ce bien étrange programme de test de drogues qui sont administrées via un petit boîtier qui semble encastré, ou plutôt greffé dans le dos des « volontaires ». Ces derniers, auparavant incarcérés dans une prison « ordinaire », semblent avoir droit à une remise de peine, mais surtout à de meilleures conditions, s’ils se plient aux divers tests.
Les tests en question, dont Teller sera l’un des sujets, consistent à se faire injecter des substances dont on découvre peu à peu les impacts. Le Verbaluce augmente les capacités à bien s’exprimer; le Laffodil, lui, rend tout hilarant, alors que le N-40 ressemble à s’y méprendre à une drogue de l’amour. Et puis, il y a le Darkenfloxx, qui semble exacerber la colère, la peur, la paranoïa, le dégoût… Bref, que des choses agréables et sympathiques.
Et à mesure que Jeff (Teller) et d’autres détenus se plieront aux expériences gérées par Steve Abnesti (Hemsworth), le public (et les prisonniers) constatera qu’il y a bel et bien anguille sous roche.
Si l’idée de la manipulation de la réalité par des drogues n’est certainement pas nouvelle, on espérait que le contexte de Spiderhead soit justement propice à des manipulations extrêmes et à une atmosphère où il est quasi impossible de distinguer le vrai du faux. Après tout, nos personnages sont isolés dans un bâtiment qui évoque les grands centres de recherche et les « lieux de retraite » fantasmés des années 1970 et 1980. Un peu comme si la Dharma Initiative, dans Lost, faisait équipe avec les gens de Biosphere : qui peut prédire ce qui se passera, entre les murs de béton et les meubles rétro, si notre sang est constamment saturé de produits chimiques dont on ignore les effets?
Malheureusement, Spiderhead ne va jamais jusqu’au bout de cette idée. Ou, plutôt, c’est peut-être le public, les vilains spectateurs, dont les attentes étaient apparemment trop élevées, qui est à blâmer. Ultimement, Spiderhead est un film ordinaire, sans grand éclat ni grande révélation. Un peu comme si tous les outils à sa disposition étaient en fait émoussés, ou avaient eu le temps de rouiller.