La Société de développement Angus et l’organisme Vivre en ville veulent revoir le projet du Réseau express métropolitain (REM), ou plutôt sa partie est, si controversée que le projet a dû être retiré des mains de la branche Infra de la Caisse de dépôt et placement du Québec par le gouvernement Legault et la Ville de Montréal.
Le nouveau projet, dévoilé jeudi, comprendrait non seulement un nouveau tracé pour la portion déjà prévue pour le REM de l’Est, qui permettrait d’éviter la grande majorité des écueils de l’ancien projet, notamment la construction en hauteur, avec quantité de pylônes qui devaient être installés au-dessus des rares parcs de l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, mais aussi en plein centre du boulevard René-Lévesque, mais aussi deux branches supplémentaires, l’une en direction de Montréal-Nord, l’autre vers le sud, le long de la rive de l’île de Montréal, en direction de Pointe-aux-Trembles.
Cette seconde branche respecterait en fait la portion déjà prévue pour le REM de l’Est dans les cartons de la Caisse
Ces deux branches se rejoindraient à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, déjà un point central des quartiers avoisinants. Le « tronc commun » rejoindrait éventuellement la station de métro Sherbrooke, sur la ligne orange, puis la station Saint-Laurent, sur la ligne verte, avant de terminer sa course à la Gare centrale, non loin des stations de métro Bonaventure et Peel, respectivement sur les lignes orange et verte.

Développer l’Est
L’un des arguments avancés par Christian Yaccarini (PDG de la Société de développement Angus) et Christian Savard (directeur général de Vivre en ville) est que l’est de l’île de Montréal s’est fait promettre, dès le chantier originel du métro, d’être desservi par le réseau, ce qui ne s’est jamais concrétisé; conséquemment, s’y rendre en transport collectif est long et complexe, ce qui non seulement ne facilite pas l’implantation d’entreprises sur le territoire, mais alimente aussi l’exode vers les quartiers centraux.
« Nous mettons sur la table un projet structurant et ambitieux qui assure une grande couverture géographique de l’Est, notamment auprès de clientèles mal desservies à l’heure actuelle, et un lien direct avec le cœur de la métropole. Le nouveau REM de l’Est donnerait toute l’impulsion souhaitée afin d’accélérer la revitalisation et de développement du territoire, tant dans une perspective économique que de transition sociale et écologique. Le moment est venu de mettre fin à des décennies de négligence et de demi-mesures pour l’Est », a ainsi déclaré M. Yaccarini, par voie de communiqué.
De son côté, Christian Savard affirme que ce projet permettra de réduire les émissions polluantes liées au secteur des transports, qui représentent 43 % du bilan carbone du Québec.
Comme le rappellent les deux hommes, cette région de la métropole représente 175 kilomètres carrés d’espaces souvent sous-développés, soit environ la moitié de la superficie de la ville de Montréal, avec près de 900 000 habitants, dont environ la moitié de travailleurs.
Avec la présentation de ce projet, les deux organisations souhaitent que le tout soit réalisé « dans les 10 prochaines années », soit un rythme passablement élevé, comparativement à d’autres projets de transport collectif réalisés récemment dans la région métropolitaine.
Quant au coût, aucun montant exact n’est avancé, pour l’instant. À titre de comparaison, l’ancien plan du REM de l’Est était évalué à environ 10 milliards de dollars. Reste à voir si le prochain gouvernement, à la suite des élections du 3 octobre, fera de ce projet une priorité.