Selon une nouvelle étude publiée par des chercheurs de l’Université Simon Fraser, 79 % des résidents de la ville de Vancouver ont accès à une épicerie dans un rayon de 15 minutes à pied, et 99 % des habitants peuvent acheter des aliments en pédalant pendant un quart d’heure ou moins.
Cependant, il existe des inégalités en matière d’accès entre les différentes populations et les divers quartiers, qui touchent de façon disproportionnée les enfants, les aînés, les minorités ethniques et les personnes ayant reçu moins d’éducation, et qui sont moins nombreuses à occuper un emploi.
« Ce sont souvent les populations qui ont le moins accès à une voiture, et qui bénéficieraient le plus d’avoir accès à des magasins d’alimentation en marchant ou en pédalant », affirme la principale auteure de l’étude, Kate Hosford.
« Concevoir des villes pour que les habitants puissent répondre à leurs besoins quotidiens à pied ou à vélo permet non seulement de rendre la ville plus inclusive, c’est aussi avantageux sur les plans de la santé et de l’environnement. »
Pour évaluer l’accès des Vancouvérois à des épiceries, Mme Hosford a localisé un total de 169 épiceries dans Vancouver et sa banlieue de Burnaby, avant de quantifier le nombre de commerces se trouvant dans un rayon de 15 minutes de marche ou de vélo de chacun des pâtés de maison des deux villes.
Parmi les marcheurs, 91 % de la population avait ainsi accès à une épicerie en 15 minutes ou moins, en adoptant la vitesse de marche moyenne d’un citoyen plus jeune, soit un peu moins de 5 km/h, mais cette proportion diminue de façon importante en s’appuyant sur la vitesse de marche moyenne de citoyens plus âgés, soit 3,6 km/h. Environ 20 % de la population de Vancouver n’avait alors pas accès à un magasin d’alimentation en se déplaçant pendant un quart d’heure.
Les épiceries tendent à se retrouver dans des zones à plus forte densité de population, la plus forte concentration se trouvant dans le coeur du centre-ville. La région du sud-ouest de Vancouver, avec une plus faible densité de population, possédait la plus faible concentration d’épiceries et magasins du même genre.
L’étude était restreinte à la ville de Vancouver, qui est l’une des villes offrant la plus forte densité de services et de commerces au pays. Si elle devait répéter l’expérience dans l’ensemble de la région métropolitaine de la métropole britanno-colombienne, Mme Hosford juge que bien moins d’endroits profiteraient d’un bon accès local à des épiceries, dans le respect de cette règle des 15 minutes.
Pour améliorer cet accès, Mme Hosford suggère d’adopter des politiques d’utilisation du territoire qui favorisent les quartiers à plus forte densité mixte. À court terme, davantage de financement et d’appuis pourraient être offerts à des programmes qui facilitent l’accès à des épiceries, notamment ceux qui permettent aux personnes âgées de se faire livrer des aliments.
Les travaux ont été publiés dans Transportation Research Interdisciplinary Perspectives.