Au moment où le président américain Joe Biden présente son premier discours sur l’état de l’Union, en pleine crise diplomatique, économique et militaire en lien avec l’invasion russe de l’Ukraine, et alors que les perspectives ne sont guère encourageantes pour les démocrates en vue des élections de mi-mandat, voilà qu’un nouveau sondage d’Angus Reid révèle que trois Américains (et Canadiens) sur cinq estiment que le système électoral de nos voisins du Sud est en perte de vitesse.
Le coup de sonde, réalisé entre le 27 et le 31 janvier dernier auprès de 1007 adultes américains, ainsi que 1620 adultes canadiens, est révélateur: près de deux Américains sur trois (58 %) jugent que les élections sont de moins en moins justes aux États-Unis, en plus d’estimer, à 66 %, que le pouvoir échappe de plus en plus aux Américains moyens, et de croire, à 67 %, que l’état de droit ne s’applique pas à tous de façon égale. La moitié des répondants américains ont par ailleurs la perception que les droits de la personne sont de moins en moins protégés dans ce pays.
Et de ce côté-ci de la frontière, trois Canadiens sondés sur cinq croient aussi que les piliers de la démocratie sont en voie d’effritement au pays de l’Oncle Sam.
Toujours aux États-Unis, 7 répondants sur 10 sont d’avis que le gouvernement fédéral ne prend pas en compte les enjeux qui les touchent directement, alors que cette proportion atteint 60 % de ce côté-ci de la frontière, lorsqu’il est question du gouvernement canadien à Ottawa.
Cette transformation marquée de la perception du gouvernement fédéral américain se transpose aussi du côté du sentiment de sécurité: 47 % des participants américains au sondage jugent que les États-Unis ne sont pas un pays sûr, alors que ce taux bondit à 68 % une fois la situation vue du Canada.
L’écart est également important lorsque vient le temps d’évaluer si l’Amérique est un pays prospère: à peine un Américain sur deux (49 %) semble le penser, alors que c’est plutôt le cas pour près de trois Canadiens sur quatre (72 %). Les sondés des deux pays semblent cependant se rejoindre sur certains points: les deux contingents de participants croient que les États-Unis sont divisés sur le plan racial (74 % d’Américains et 81 % de Canadiens sont de cet avis), à peine le tiers des sondés (33 % aux États-Unis, 36 % au Canada) pensent que Washington « est un joueur positif sur le plan des affaires internationales, et à peine un cinquième des participants (26 % d’Américains, 20 % de Canadiens) jugent que les États-Unis possèdent un bon système de gouvernement.
De là à clamer que « l’Âge de l’Amérique est terminé », il y a un pas qu’Angus Reid semble vouloir franchir, du moins en présentant le tout sous la forme d’une question.
Cette même question a été posée aux sondés, qu’ils soient Américains ou Canadiens. Le résultat? Environ le quart des répondants, de part et d’autre de la frontière, en sont convaincus. Un autre tiers, environ, jugent que cette fin surviendra « prochainement ». Enfin, une proportion similaire croit plutôt que cette époque « continuera pendant un certain temps ». Et, ultimement, 5 % des Canadiens et 10 % des Américains sont persuadés que cet époque de « grandeur de l’Amérique » n’aura jamais de fin.
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