Les élections municipales viennent de se terminer, au Québec, mais ce n’est certainement pas le moment de reléguer les enjeux touchant les villes aux oubliettes, bien au contraire. Heureusement, il y a 11 brefs essais pour des villes résilientes et durables, un collectif récemment paru aux éditions Somme toute, qui pourra certainement servir de guide de référence à l’intention des dirigeants réélus, mais aussi aux nouveaux venus.
Dans ce recueil, donc, 11 témoignages, 11 séries de conseils prodigués par ce qui est qualifié de « relève municipale »: des conseillers, des maires, mais aussi d’anciens politiciens, qui ont tous et toutes vécu le travail municipal de l’intérieur. Et pour un palier décisionnel qui a notamment été boudé par près de 70% des électeurs à Montréal, les tâches à venir sont paradoxalement dantesques.
Car si Ottawa et Québec (le gouvernement, pas la ville) ont le pouvoir d’offrir des subventions et d’adopter des lois, ce sont bel et bien les municipalités qui sont au premier rang lorsque vient le temps d’offrir des services de proximité, de transformer le quotidien, ou encore de venir en aide aux populations lorsque surviennent des catastrophes.
De la souveraineté alimentaire à la lutte contre l’étalement urbain, en passant, dans un geste en apparence anodin, par la réduction des matières qui terminent leur vie au dépotoir ou à l’incinérateur, les villes sont à l’avant-plan des transformations à venir pour s’assurer que, eh bien, les citadins puissent encore profiter d’un certain confort et d’une certaine qualité de vie, à l’aune des grandes transformations sociales, économiques, politiques et environnementales des prochaines décennies.
En plus de toutes ces questions, l’essai comporte aussi des suggestions que l’on pourrait qualifier de « plus simples », mais qui, en elles-mêmes, représente quelque chose comme le début d’une révolution. Après tout, si l’application particulièrement inégale de la Loi sur l’accès à l’information, ou encore les interdictions faites aux journalistes ou aux citoyens d’enregistrer ou de diffuser les séances du conseil municipal dans certaines villes le prouvent, c’est que la démocratie locale a encore bien des croûtes à manger pour être prise davantage au sérieux.
Ainsi, « écouter les autres », ou encore « tenir compte des suggestions citoyennes » sont tout autant de recommandations que l’on croirait ne pas devoir lire dans un essai sur la résilience des municipalités, mais force est d’admettre que la suggestion est nécessaire.
Avec parfois un langage un peu technocratique, mais avec bien souvent d’excellentes suggestions et une vision de l’avenir résolument collaborative, 11 brefs essais pour des villes résilientes et durables se retrouvera, espère-t-on, entre les mains de tous les maires portés au pouvoir, la semaine dernière. Et pourquoi pas, aussi, entre les mains des différents ministres et premiers ministres, qu’ils soient provinciaux ou fédéraux. Il est déjà plus que temps d’agir, après tout.