Dans un genre dominé par les deux mastodontes que sont les franchises Call of Duty et Battlefield, le jeu de tir à la première personne Insurgency: Sandstorm n’a malheureusement pas ce qu’il faut pour se démarquer et se tailler une place, malgré ses éléments tactiques.
Disponible sur PC depuis 2018, Insurgency: Sandstorm, un jeu de tir tactique fortement influencé par Counter Strike, a récemment fait paraître une version pour les consoles de salon. Il s’agit d’une expérience exclusivement multijoueurs prenant place en ligne, qui ne comprend ni campagne solo ou scénario, et qui ne daigne même pas fournir une prémisse ou un contexte au conflit auxquels les joueurs sont invités à prendre part, mais bon, après tout, a-t-on vraiment besoin d’une raison pour se tirer joyeusement dessus?
Huit classes différentes sont disponibles: fusilier (un combattant utilisant des fusils d’assaut et de combat), casseur (un spécialiste du combat rapproché), conseiller (l’instructeur des forces locales utilisant des armes spéciales), démolisseur (un expert en explosifs), tireur d’élite, artilleur (spécialisé dans les armes lourdes), observateur (un opérateur radio pouvant faire appel au soutien aérien) et commandant. Seul le fusilier est accessible en partant, mais les autres classes se déverrouillent à mesure que l’on prend de l’expérience et que l’on monte de niveau. Pour s’assurer une meilleure efficacité sur le terrain, il est recommandé d’avoir des membres de classes différentes au sein de son équipe, d’où l’aspect tactique du jeu.

L’arsenal à notre disposition dans Insurgency: Sandstorm est standard pour ce genre de jeu, avec des snipers, des carabines, des mitraillettes, des pistolets, des fusils d’assaut, ou des grenades, mais toutes les armes peuvent être personnalisées, du viseur à la poignée en passant par le chargeur, le canon, ou le type de munitions. Les armes et leurs améliorations comptent pour un certain nombre de points, et on ne peut dépasser le total alloué, ce qui renforce l’aspect tactique. Des tonnes d’items cosmétiques sont disponibles afin de personnaliser son soldat. Certains se débloquent avec les deniers virtuels du jeu, mais on trouve plusieurs packs qu’il faut acheter avec de l’argent, et ces microtransactions, même si elles ne donnent pas d’avantage indu aux joueurs, s’avèrent un peu frustrantes pour un titre coûtant 50 dollars.
Avec des matchs opposant deux équipes de dix soldats, quatre types de jeux sont offerts en mode versus. « Push » propose des conflits rapides et intenses, où les attaquants et les défenseurs se battent pour le contrôle d’un objectif. On a droit à des combats un peu plus tactiques dans « Firefight », alors que les joueurs morts ne réapparaissent que lorsque leur équipe capture un objectif. Il faut faire avancer la ligne de front et détruire la cache d’armes de l’ennemi, tout en protégeant la sienne, dans « Frontline ». Finalement, le mode « Domination » demande qu’on capture, et surtout qu’on garde le contrôle d’un lieu. Dépendamment du mode choisi, les parties peuvent durer entre dix et trente minutes.

Le mode coop, où huit joueurs unissent leurs forces contre l’intelligence artificielle, comprend également quatre types de jeux différents. Il faut capturer plusieurs objectifs en se déplaçant à travers la zone dans « Checkpoint ». Pour ceux qui aiment les défis, la version « Hardcore Checkpoint » ajoute des ennemis d’élite, un équipement limité et une vitesse de déplacement réduite. Comme son nom l’indique, le mode « Survival » exige que l’on survive jusqu’à l’extraction de notre escouade, tout en sécurisant les emplacements abritant des caches d’armes aléatoires. Il faut tenir bon contre sept vagues d’ennemis consécutifs dans « Outpost », et l’on gagne des points de ravitaillement après chacune. Un peu plus longues, les parties en coop prennent de vingt à quarante minutes.
Insurgency: Sandstorm est assez populaire pour qu’on n’attende pas très longtemps dans les lobbies avant de trouver un match. Par souci de réalisme, le titre inclut des tirs amis, et comme si affronter des ennemis n’était pas suffisant, il arrive fréquemment qu’on se fasse descendre par un soldat de notre propre équipe. Les développeurs ne sont évidemment pas responsables des comportements toxiques trop souvent associés au jeu en ligne, mais on se demande l’utilité d’une telle mécanique dans les modes de jeu coopératifs. Les effets volumétriques de flammes ou la fumée des grenades fumigènes sont assez réalistes, mais dans l’ensemble, les graphiques ne sont pas particulièrement impressionnants, et même sur une console de nouvelle génération, les ralentissements du nombre d’images par seconde sont assez fréquents.
Même s’il n’est pas aussi cher qu’un titre triple A, le prix de Insurgency: Sandstorm ne justifie pas la présence des microtransactions, et au final, le jeu propose une expérience très générique, qui ne plaira qu’aux inconditionnels des FPS stratégiques.
6/10
Insurgency: Sandstorm
Développeur : New World Interactive
Éditeur : Focus Entertainment
Plateformes : Linux, Mac OS, PlayStation 4 & 5, Windows, Xbox One, Xbox Series S/X (testé sur Xbox Series X)
Jeu disponible en français (textes à l’écran seulement)