La franchise James Bond en est une de cycles, non seulement avec le renouvellement de l’acteur qui interprète le rôle principal, mais aussi en fonction du style des films dans lesquels ce dernier aura enfilé les habits du plus célèbre et charmeur des espions. Avec No Time to Die, c’est Daniel Craig qui dit adieu à un Bond offrant une profondeur surprenante.
Plusieurs fois reporté en raison de la pandémie, voilà que le plus récent film de la série culte – 24 épisodes au compteur, s’il vous plaît! – débarque finalement sur les écrans. Réalisé par Cary Joli Fukunaga, qui a notamment réalisé et produit plusieurs épisodes de la télésérie True Detective, ainsi que réalisé le film Beasts of No Nation, No Time to Die est un film Bond dans l’une des factures les plus classiques du terme.
En amour avec Madeleine Swan (Léa Seydoux), qui est apparue dans Spectre, le film précédent, Bond vit une existence paisible, jusqu’à ce que la mystérieuse organisation tente de le tuer au moment où il se rend devant le tombeau de Vesper Lynd, le personnage joué par Eva Green dans Casino Royale qui l’avait éventuellement trahi, avant de choisir de mourir en plein effondrement d’un immeuble à Venise.
De là, le film suit les codes du genre à la lettre: fusillades, explosions, courses-poursuites, le tout dans un fantastique décor de village italien. Et générique. La formule fonctionne parfaitement bien, et on retrouve avec plaisir le Bond de Casino Royale et de Skyfall.
Cette fois, l’intrigue s’articule autour d’une mystérieuse arme génétique mise au point en secret par le MI6, et qui permet de cibler précisément les personnes à abattre. M (Ralph Fiennes) a beau assurer que ladite arme aurait été utilisée pour réduire les dommages collatéraux, les méchants ne l’entendent pas ainsi et veulent plutôt tuer des milliers, voire des millions de personnes.
Bien entendu, aucun film n’est parfait, surtout si l’on attend ledit film depuis deux ans, et No Time to Die ne fait pas exception. La séquence pré-générique est excellente, mais le long-métrage est long, justement, avec près de trois heures au compteur, et le rythme a amplement le temps de ralentir, voire de permettre au film de s’essouffler quelque peu. Et à trop vouloir tourner la page de l’ère Craig, les scénaristes (dont M. Fukunaga) semblent avoir tout ajouté au menu, ce qui fait en sorte que le film n’est non pas indigeste, mais donne une impression que l’on a quelque peu forcé la sauce.
Cela étant dit, No Time to Die représente un adieu tout à fait adapté à l’ère Daniel Craig, et vient clore un cycle cinématographique parfois un peu décousu, parfois un peu décevant, mais dans l’ensemble plus qu’agréable, et recelant en son sein suffisamment de pépites pour faire oublier le reste.
Place au prochain 007…