Dans un monde de rochers flottant dans les airs, où l’esthétique steampunk se combine aux récits de piraterie de l’ère de la navigation à voile, Black Skylands propose un mélange d’action, d’aventure et de gestion. Le tout, pour l’instant, dans une formule en accès anticipé qui mérite encore quelques mises au point.
Développé par Hungry Couch Games et publié par tinyBuild, Black Skylands raconte l’histoire d’une colonie menacée par l’Essaim (the Swarm), une gigantesque nuée de monstres volants qui menace de tout anéantir sur son passage. C’est d’ailleurs ce danger omniprésent qui provoque un schisme au sein de la communauté, et entraîne la formation des Falcons, une milice qui s’est arrogé une bonne partie du monde connu en début de partie, et qu’il faudra déloger par la force des armes.
Le jeu se décline en plusieurs volets: un volet exploration, d’abord, que ce soit sur les diverses îles flottantes ou à bord de son navire volant; un volet d’aventure et d’action, avec des territoires à « libérer » des « envahisseurs », que ce soit en utilisant les canons de son navire ou en dégainant des armes de poing, ou encore en utilisant un grappin, et un volet de gestion, avec la récolte de ressources, la construction de bâtiments et la production d’objets.
Sur papier, la formule est gagnante: les visuels sont superbes, la musique est entraînante, et l’idée même de piloter un navire aérien et de mener des batailles haut dans les cieux est excitante.
Pourtant, à vouloir combiner trop de choses, le jeu ne perd pas beaucoup de temps avant de s’égarer. Les combats au « corps à corps » – enfin, sur la terre ferme, avec des armes à feu ou le grappin – sont trop cadrés pour leur propre bien. Non seulement on passe son temps à rester coincé dans un coin du décor, entre deux arbustes ou contre des caisses, mais il est souvent impossible de voir arriver les ennemis avant que ceux-ci ne soient directement sur nous. On souhaiterait « reculer » la caméra, prendre un peu de recul, mais c’est peine perdue.
Du côté de la navigation, de l’exploration et des combats à bord de notre navire, l’idée a certainement du bon, mais il est paradoxal de nous permettre de nous déplacer dans les airs, mais de nous maintenir sur le même plan que tous les autres éléments du décor. Lorsque l’on tient compte du fait qu’il est parfois nécessaire de se faufiler dans des passages étroits, et que le fait d’accrocher les murs nous fait perdre des points de vie, on en vient rapidement à trouver la chose frustrante. Idem pour la mécanique portant sur le carburant. Au cours des premières heures de jeu, du moins, il ne s’agit que d’une manière de forcer le joueur à stopper ses actions pour aller se ravitailler à l’une ou l’autre des stations-service.
Il faut d’ailleurs souligner ici que si le grappin est efficace pour attaquer des ennemis et attirer à soi des caisses pour ensuite les faire éclater et récupérer leur contenu, c’est aussi le moyen choisi par les développeurs pour passer de notre vaisseau à la terre ferme, par exemple, ou encore passer d’une plateforme à l’autre. Passe encore lorsque nous changeons de plateforme, justement, mais autrement, combien de fois ce journaliste a-t-il plongé dans l’abîme parce qu’il n’avait pas réussi à viser exactement le bon endroit pour mettre les pieds sur la terre ferme? Combien de fois est-il tombé entre le bord de son vaisseau et l’extrémité d’une plateforme?
Black Skylands compte malheureusement plusieurs moments agaçants comme celui-ci, qui rendent parfois pénible l’exploration d’un monde pourtant tout à fait prometteur. Espérons que les développeurs sauront corriger ces problèmes pour faire en sorte que la version 1.0 soit à la hauteur des attentes.
Black Skylands
Développeur: Hungry Couch Games
Éditeur: tinyBuild
Plateforme: Windows (Steam)
Jeu disponible en français
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