Les studios de jeux vidéo sont nombreux, au Québec, mais à l’exception de Kona et d’autres exemples trop peu nombreux, les jeux parlant du Québec sont inexistants. Voilà pourquoi Olivier Leclair a décidé de se lancer dans le développement de The Whispering Valley, un jeu d’horreur se déroulant dans la province à la fin du 19e siècle. Entrevue.
« Le jeu est un « pointe et clique » d’horreur, qui s’inspire des jeux qui sont parus à la fin des années 1990 et au début des années 2000, où on comptait beaucoup de titres du genre », mentionne M. Leclair lors d’une entrevue accordée via Discord, le logiciel de clavardage écrit et audio.
« L’objectif du joueur est d’explorer un village fictif pour en trouver la source du Mal. Le joueur se met dans la peau d’un curé, et après avoir reçu une lettre d’un autre curé, son ami, décide de mener une enquête. »
Toujours selon le développeur, The Whispering Valley, ou La vallée qui murmure, dans son nom français, mélangera des notions d’horreur, d’exploration, ou encore de résolution d’énigmes et de casse-têtes.
L’aspect le plus novateur, dans tout le projet, est sans doute le fait qu’il s’articule autour de la société québécoise. Et cette envie de montrer le Québec trotte depuis belle lurette dans la tête de M. Leclair. « Cela fait longtemps que je me faisais la réflexion que les Québécois n’étaient pas représentés à l’écran. Je peux compter sur les doigts de ma main le nombre de fois où je me suis vu à l’écran dans un jeu vidéo. Déjà, j’avais un désir de me représenter, de nous représenter. Mais c’est aussi un désir de parler du Québec; je trouve qu’au Québec, on se connaît très mal, comme peuple, on connaît mal notre histoire, notre architecture… »
Le but a donc un but double: d’abord, de divertir, mais aussi d’éduquer, de faire parler du Québec à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières de la province.
Pour étayer les bases historiques de son jeu, Olivier Leclair dit avoir rapidement constaté « qu’internet n’est pas une source » pour s’informer sur l’identité et la culture québécoises. « Je me suis tourné vers de bons vieux livres. Je me suis acheté Nos racines, de Jacques Lacoursière. Je me suis acheté des livres sur l’architecture, des livres sur les antiquités. Le but était de comprendre le contexte historique à la fin du 19e siècle, au Québec, mais aussi de comprendre à quoi ressemblait la province, visuellement. »
Pour renforcer le côté québécois de l’aventure, le jeu ne sera disponible qu’en français doublé ici, avec sous-titres en anglais. Ce serait contre-productif, estime Olivier Leclair, de concevoir un jeu sur le Québec et d’offrir la possibilité de tout entendre dans une langue autre que celle de Molière.
Pas question, par ailleurs, de concevoir autre chose qu’un jeu d’horreur lorsqu’est venu le temps de concevoir The Whispering Valley, précise M. Leclair, qui se définit comme « un gars d’horreur ».
Et lorsque l’on parle d’horreur, ajoute encore le développeur, il est davantage question d’horreur atmosphérique, à la Edgard Allan Poe ou H.P. Lovecraft, plutôt que l’horreur sanglante d’autres sous-genres.
Pour aider à financer son projet, Olivier Leclair a lancé une campagne de sociofinancement sur Kickstarter. Et pour l’instant, mentionne-t-il, le succès est « moyen », avec un peu plus de 3600 $ amassés pour un objectif total de 26 000 $.
« Il y aura d’autres rondes de financement », indique cependant M. Leclair.
Pour l’instant, la sortie du jeu est prévue sur la plateforme Steam, sur Windows, pour la fin de 2021, mais le développeur précise deux choses: d’abord, il y a fort à parier que le titre sera repoussé au début de 2022. Ensuite, après sa sortie, The Whispering Valley pourrait être offert sur d’autres plateformes numériques, ainsi que sur consoles.
Une version de démonstration est disponible sur Steam.
La version intégrale de cette entrevue est disponible ici, dans le cadre du podcast Pacman et préjugés: