La pandémie a certes affecté le cyclisme au Québec, mais ce moyen de transport a été moins touché par l’urgence sanitaire; la pratique du vélo se porte bien, a révélé mardi Vélo Québec, dans le cadre de l’édition 2020 de L’état du vélo au Québec.
Le document indique ainsi que si les habitudes des cyclistes d’ici ont été bousculées par la pandémie et les mesures de confinement qui ont suivi, en empêchant du même coup 350 000 utilisateurs habituels du vélo d’enfourcher leur monture métallique, « il y a plus de cyclistes que jamais au Québec », avec 15% d’entre eux ayant indiqué que la COVID-19 leur avait en fait permis de pédaler davantage.
L’astringence au télétravail a, là encore, transformé le portrait des cyclistes de la province: « à Montréal, les déplacements sur deux roues en semaine ont baissé de 6 % en juin 2020 par rapport à juin 2019. Ce sont les déplacements utilitaires des matins de semaine qui ont diminué le plus », mentionne le rapport.
Les fins de semaine, cependant, le nombre de déplacements a connu une très forte croissance, avec un bond de 28% entre juin 2019 et juin 2020.
Autre progression: la saison cycliste dure plus longtemps qu’il y a cinq ans, écrit Vélo Québec. Ainsi, si certains sportifs plus téméraires roulent à l’année, 1,45 million d’adultes circulent sur les routes en octobre et novembre, soit 350 000 de plus qu’il y a cinq ans. Et de décembre 2019 à mars 2020, ils ont été 190 000 adultes à braver le froid, la glace et la neige.
Au total, la saison cycliste dure en moyenne cinq mois en 2020, soit deux semaines de plus qu’en 2015. Et pour ceux qui utilisent le vélo pour leurs déplacements actifs, cette saison est plutôt d’une durée habituelle de 5,4 mois, contre 4,6 mois pour ceux qui ne s’en servent que pour les loisirs.
L’intervention publique appréciée
Voies désignées, pistes séparées, voire même interventions réglementaires pour assurer la sécurité: sans grande surprise, les cyclistes apprécient les aménagements spécifiquement conçus pour eux, y compris les voies supplémentaires crées dans le contexte de la COVID-19.
Selon Vélo-Québec, 50% des cyclistes montréalais ont emprunté de tels aménagements, et les deux tiers ont estimé que ces voies additionnelles les ont incités à sortir davantage leur bicyclette.
En tout, 61% des déplacements en vélo se font aujourd’hui sur des pistes, voies et autres réseaux désignés, contre 37% il y a 25 ans. Du même coup, les cyclistes délaissent les routes à forte circulation automobile, ne les empruntant que pour 5% des sorties à deux roues, contre 13% en 1995.
Qui dit rouler davantage dit aussi rouler en sécurité. Le rapport de Vélo Québec révèle que si le nombre de cyclistes a crû de 29% depuis l’an 2000, le nombre de blessures graves, lui, a fondu de 62% pendant la même période.
La raison? Le développement du réseau cycliste, dit-on. L’an dernier, 84 cyclistes ont ainsi été grièvement blessés lors d’accidents de la route, contre 216 piétons, 263 motocyclistes et 812 automobilistes.
« Les déplacements à vélo pourraient augmenter », avance Vélo Québec dans on rapport quinquennal.
« Selon une étude de la Chaire Mobilité de Polytechnique Montréal, de 18 % à 25 % des déplacements peuvent se faire à vélo dans les grandes villes québécoises. Ce potentiel ne prend en compte que les déplacements courts et non contraignants, c’est-à-dire sans charge ni passager », mentionne le rapport, avant de marteler, quelques pages plus loin, que « le vélo est plus pertinent que jamais », puisque « chaque tour de pédalier contribue à la santé publique, mais aussi à l’économie de nos villes et régions ».
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La pandémie et ses impacts surprenants sur le transport collectif