Malgré la résurgence de certains mouvements nationalistes, y compris la montée en puissance de l’extrême droite en France et aux États-Unis, notamment, la majorité de la population occidentale a peu à peu élargi sa vision de l’identité nationale. Selon un récent coup de sonde du Pew Research Center, cette vision est partagée autant aux États-Unis qu’en France, en Allemagne ou au Royaume-Uni. La connaissance de la langue officielle demeure toutefois un facteur très important pour l’acceptation des nouveaux arrivants dans ces pays.
Dans le cadre d’un coup de sonde du Pew Research Center, de moins en moins de gens estiment aujourd’hui que pour être un ressortissant de l’un de ces quatre pays, il est nécessaire d’y être né, d’être chrétien, ou encore de respecter les traditions nationales.
Ainsi, entre 2016 et 2020, les dates des deux sondages effectués par l’organisation, le taux de Britanniques jugeant qu’il est nécessaire d’être né au Royaume-Uni pour être un citoyen du pays a diminué de 25 points de pourcentage, de 56 à 31%.
Aux États-Unis, le recul a été similaire, avec une baisse de 20 points de pourcentage, de 55 à 35%. En Allemagne, la diminution est toutefois moins importante, soit « seulement » 9 points de pourcentage; cependant, à peine 25% des Allemands estiment qu’il faut être né dans le pays pour obtenir la nationalité.
De fait, les opinions des participants vivant dans les quatre pays sont largement similaires, et l’ouverture à l’autre – l’immigrant, bref – est généralement tout aussi marquée dans chacune des nations analysées.
Selon le Pew Research Center, les répondants sont aussi plus nombreux à penser que leur pays se portera mieux, à l’avenir, si leur nation respective est plus ouverte aux changements en lien avec les façons de vivre traditionnelles. Malgré tout, une minorité importante, dans chaque pays, s’en tient justement à ces traditions.
Les avis sont par ailleurs relativement similaires lorsque vient le temps de déterminer si certains groupes sociaux sont victimes de discrimination dans leur pays. Dans les quatre nations évaluées, environ les trois quarts des répondants reconnaissent qu’il existe de la discrimination envers les musulmans. Le taux passe à environ 60% lorsqu’il est question des juifs.
On constate cependant un écart important entre les États-Unis et les trois autres pays lorsque vient le temps d’évaluer si les chrétiens sont eux aussi victimes de discrimination: 47% des répondants américains jugent que tel est le cas, contre 31% des Britanniques, 29% des Allemands et 26% des Français.
La question de la fierté nationale est de plus objet de débat entre les divers groupes politisés au sein des pays. Si les gens campés à gauche et ceux à droite sont tout aussi portés à se dire fiers de leur pays, en France et en Allemagne, chez les Américains et les Britanniques, les partisans de la droite sont trois fois plus portés à afficher cette fierté nationale, comparativement aux membres de la gauche.
Ceux à gauche dans ces deux pays, justement, sont autant portés à se dire fiers qu’à affirmer qu’ils ont honte de leur nation, révèle encore l’enquête.