« La pleine Lune a sauvé l’économie mondiale. » L’ironie derrière ce qui a « libéré » le navire qui bloquait le canal de Suez n’a pas échappé aux observateurs, qu’ils soient opposants à la surconsommation, défenseurs de la mondialisation ou… amateurs d’astronomie.
Tout au long de la semaine, les estimations avaient fait état de 10% du commerce maritime mondial qui passerait par cet étroit corridor entre l’Asie et l’Europe. C’est dire si, avec chaque jour de retard, les spéculations allaient bon train sur les pertes qu’aurait à subir tel et tel secteur de l’économie.
Et pourtant, c’est une banale pleine Lune — et les marées hautes qui l’accompagnent — qui a fourni aux coûteuses opérations de renflouement le coup de pouce qui leur manquait.
Un peu de mécanique (céleste). Les marées sont d’abord le résultat de la rotation de la Lune autour de la Terre. La Lune a beau être petite, elle est suffisamment massive pour « attirer » la Terre vers elle, ce qui provoque les marées. Celles-ci sont à leur niveau le plus élevé lorsque la Terre est en alignement avec le Soleil et la Lune. C’était le cas dimanche, jour de pleine Lune, et mieux encore, cela coïncidait avec la période où la Lune est au plus près de la Terre (le périgée, 30 mars), ce qui accentuait un peu plus la marée haute.
Mine de rien, ça se traduisait par un niveau d’eau de 46 centimètres plus élevé dans le canal de Suez. Les plus puissants tracteurs du monde n’auraient pas pu faire mieux.