Rendu célèbre par son inclusion dans le film Golden Eye, le radiotélescope d’Arecibo, à Porto Rico, n’est plus. Lourdement endommagé par la chute d’un câble de soutien, qui a provoqué d’importants dégâts, l’imposante installation scientifique a été jugée trop dangereuse pour être remise en état, a annoncé jeudi la National Science Foundation (NSF), l’organisation américaine qui gère l’endroit.
Dans un communiqué publié à la suite de précédentes annonces concernant des tentatives d’évaluation en vue d’entamer des réparations, la NSF indique qu’il est impossible de stabiliser l’Observatoire d’Arecibo sans risque pour les travailleurs de l’endroit, et qu’elle se mettra donc à rédiger des plans pour cesser d’utiliser et, ultimement, démolir le gigantesque observatoire.
L’endroit en question, qui est entré en service il y a près de 60 ans, comporte un immense récepteur large de 305 mètres. Le site est considéré comme un instrument essentiel pour effectuer des recherches dans le domaine de la radioastronomie, ainsi que pour examiner des planètes, des étoiles et d’autres endroits de l’espace.
En août, un câble de soutien a cédé, provoquant une importante déchirure d’une longueur d’environ 30 mètres dans le récepteur parabolique. Puis, un autre câble a lui aussi lâché, plus récemment, ce qui était inattendu. Sur les câbles restants, on a observé de l’effilochage de brins d’acier, ce qui laisse entendre que d’autres câbles pouvaient eux aussi décrocher complètement.
Selon la NSF, la décision annoncée jeudi « survient après plusieurs évaluations, effectuées par des compagnies d’ingénierie indépendantes, qui ont constaté que la structure du télescope risquait de s’effondrer complètement, et que ses câbles pouvaient ne plus être en mesure de soutenir les charges pour lesquels ils ont été conçus ».
Pire encore, même si des réparations étaient entreprises, en risquant potentiellement la vie des travailleurs, des ingénieurs ont constaté que la stabilité à long terme de la structure n’était pas garantie, mentionne encore la NSF.
Certaines activités scientifiques vont se poursuivre, précise le communiqué, puisque seul le récepteur parabolique sera d’abord démantelé. L’analyse des données recueillies par le télescope va se poursuivre, d’autant plus que l’Université du centre de la Floride, qui travaille avec la NSF, a signé un contrat avec Microsoft, en 2019, pour obtenir les capacités de stockage de données en ligne suffisantes. Les serveurs informatiques se trouvant près de l’endroit touché seront aussi déménagés.
« Au cours de son existence, l’Observatoire d’Arecibo a aidé à transformer notre compréhension de la ionosphère, nous montrant comment la densité, la composition et d’autres facteurs interagissent pour former cette région critique où l’atmosphère de la Terre rencontre l’espace », a indiqué Michael Wiltberger, chef de la division géoespace de la NSF. « Si je suis déçu de la perte des ces capacités d’observation, je crois que cette étape est nécessaire pour préserver la capacité de la communauté scientifique à utiliser les autres installations d’Arecibo et, espérons-le, s’assurer que les travaux importants puissent continuer sur le site de l’observatoire. »