L’exposition des gens aux bruits produits dans leur environnement a chuté de près de la moitié au cours des premiers mois de la pandémie de COVID-19, selon des chercheurs de l’Université du Michigan qui s’appuient sur les données récoltées par l’entreprise Apple.
En collaboration avec le géant américain, les scientifiques se sont intéressés aux données sur l’exposition au bruit fournies par des utilisateurs de l’Apple Watch en Floride, dans l’État de New York, en Californie et au Texas. L’analyse, l’une des plus vastes jusqu’à présent, comprend plus de 500 000 mesures quotidiennes du niveau de bruit avant et pendant la pandémie.
Les niveaux sonores quotidiens moyens ont diminué d’environ 3 décibels pendant les périodes où les gouvernements ont effectué des annonces à propos de la distanciation sociale et ont imposé le confinement aux États-Unis, en mars et avril, comparativement à janvier et février.
« Il s’agit d’une très forte réduction d’exposition, et cela pourrait avoir un impact important sur la santé des gens à long terme », affirme Rick Neitzel, professeur associé en science de la santé environnementale à l’école de santé publique de l’Université du Michigan. « L’analyse démontre l’utilité de l’utilisation des appareils électroniques pour évaluer les comportements et l’exposition quotidiens. »
Les quatre États sélectionnés pour cette analyse ont adopté des normes différentes lorsqu’est venu le temps de confiner contre la COVID-19, ce que reflètent les données.
« En Californie et dans l’État de New York, la réduction sonore est arrivée très rapidement, et de façon très importante, alors qu’en Floride et au Texas, la diminution s’est avérée être moindre », dit encore M. Neitzel.
Au départ, la plus forte baisse de l’exposition aux sons dans l’environnement a été constaté durant les week-ends, où presque tous les participants à l’étude ont réduit leur temps d’exposition aux sons dépassant le seuil des 75 décibels, soit approximativement le bruit d’un réveil, entre vendredi et dimanche.
« Mais après les confinements, lorsque les gens ont cessé de se rendre physiquement au bureau, les tendances sont devenues plus opaques », poursuit M. Neitzel. « Les routines quotidiennes des gens ont été chamboulées et nous n’avons plus vu de distinction importante, en matière d’exposition, entre la semaine traditionnel et le week-end. »
Les données ont permis aux chercheurs de commencer à décrire l’exposition sonore personnelles des Américains qui vivent dans un État spécifique, ou qui ont un âge précis, ou qui ont subi, ou non subi, des pertes auditives.
« Nous nous questionnions sur ces sujets depuis des années, et nous commençons à avoir les données nécessaires pour obtenir des réponses », souligne encore M. Neitzel. « Nous remercions les participants qui ont fourni des volumes sans précédent de données. Ces informations n’ont jamais existé auparavant. »
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