Les lois favorables aux droits des homosexuels ont beau se multiplier dans certaines régions de la planète, il existe toujours un important fossé entre les divers pays en ce qui concerne l’acceptation des gais et lesbiennes… sans compter les bisexuels, les transgenres, les queers et les autres membres de la communauté LGBTQ+, révèle une récente grande enquête.
Le coup de sonde mondial, effectué par le Pew Research Center, indique qu’à l’image des réponses obtenues en 2013, date de la précédente édition du sondage en question, la proportion d’avis favorable envers les homosexuels varie en fonction de la région du monde, mais aussi du niveau de développement économique.
Ainsi, les habitants de l’Europe de l’Ouest et de l’Amérique du Nord sont généralement largement plus ouverts aux membres de la communauté LGBTQ+ que ceux qui vivent en Europe de l’Est, en Russie, en Ukraine, au Moyen-Orient et en Afrique sub-saharienne. Et dans la région d’Asie-Pacifique, les avis sont également fortement partagés.
Et au niveau de développement économique viennent s’ajouter les attitudes politiques et religieuses, écrivent les experts consultés par le Pew Research Center.
Pourtant, depuis 20 ans, les répondants des divers pays sondés sont généralement beaucoup plus ouverts à l’homosexualité. Du Royaume-Uni à l’Inde, en passant par le Canada, l’Argentine, les États-Unis, le Japon, l’Afrique du Sud, ou encore le Kenya, l’acceptation des homosexuels a gagné entre 10 et 20 points de pourcentage… même si certains pays partent de plus loin, notamment le Kenya, justement, où seuls 14% de la population est favorable à l’homosexualité. En Inde, un pays aux normes sociales et aux traditions religieuses fermement implantées, le taux est passé de 15% à 37% ces dernières années.
Au Royaume-Uni et au Canada, par comparaison, le taux d’approbation est passé de 74% à 86% et de 69% à 85%, respectivement, entre 2002 et 2019.
Chez nos voisins américains, le taux est plutôt passé de 51% à 72%. La Cour suprême des États-Unis n’a d’ailleurs légalisé le mariage gay dans tous les États qu’il y a quelques années, seulement. Et encore cette année, la plus haute cour du pays de l’Oncle Sam a déterminé qu’il était illégal, pour des personnes transgenres, de subir de la discrimination à l’emploi.
Une hausse marquée
Malgré tout, la progression est notoire un peu partout dans le monde. Au Mexique et au Japon, le taux d’acceptation de l’homosexualité est passé d’environ 50% à 70% sur 20 ans, mentionne le Pew Research Center.
Pour bon nombre de répondants, l’âge, l’éducation, le revenu, et parfois le genre vont aussi jouer un rôle lorsque vient le temps d’avoir un avis positif ou négatif sur les homosexuels. Sans grande surprise, les participants se disant membres d’un groupe religieux ont tendance à être moins ouverts à l’homosexualité.
Idem pour les tenants de la gauche politique, généralement plus ouverts, et ceux qui se situent plus à droite sur l’échiquier, qui sont habituellement moins favorables.
Au total, sur les 34 pays ayant été sélectionnés pour participer à l’étude, les répondants jugent que l’homosexualité a sa place dans la société dans une proportion de 52%, contre 38% qui pensent le contraire.
En Russie et en Ukraine, toutefois, les répondants sont très largement opposés à l’acceptation des homosexuels, avec un taux d’opposition de 74% et 69%, respectivement. La Russie a d’ailleurs récemment adopté une nouvelle loi constitutionnelle qui, au-delà de permettre au président Vladimir Poutine de se maintenir au pouvoir essentiellement jusqu’à la fin de sa vie, définit le mariage comme « l’union d’un homme et d’une femme ». La « propagande homosexuelle » destinée aux enfants y est interdite, ce qui signifie que l’État tente de gommer les preuves de l’existence de l’homosexualité des livres de classe et des contenus culturels et sociétaux auxquels pourraient être exposés les plus jeunes.
Il n’y a qu’au Liban (85%), en Indonésie (80%), au Kenya et au Nigeria (91%), tous des pays où la religion occupe une très grande place dans la vie de tous les jours, que l’homosexualité est moins acceptée qu’en Russie.
Ce ne sont toutefois pas tous les pays particulièrement religieux qui sont opposés à l’homosexualité; en Amérique latine, les répondants des trois pays sondés, soit le Mexique, l’Argentine et le Brésil, sont tous très majoritairement favorables à l’acceptation des homosexuels.
Non, fermer les rues aux voitures n’est pas mauvais pour les commerçants