Le célèbre claveciniste québécois et directeur musical de Clavecin en concert, Luc Beauséjour, vient de faire paraître un nouvel album intitulé Le rappel des oiseaux. Ce nouveau titre est paru chez Analekta (AN 28797) et regroupe 18 pièces de compositeurs baroques français. Si plusieurs de ces musiciens sont peu connus du grand public, tel que François D’Agincour, Jacques Duphly ou Pierre Février, Beauséjour a pris soin de ne pas négliger certains des plus célèbres comme François Couperin et Jean-Philippe Rameau.
Si chacune des œuvres interprétées se réfère directement aux oiseaux par son titre, il ne faut pas toujours chercher à y reconnaître, là un gazouillis, là un roucoulement, là un hululement. Il faut davantage voir dans cet ouvrage le travail d’un collectionneur qui, comme le commissaire d’une exposition, a choisi des œuvres qui lui plaisent et qu’il a envie de mettre en valeur. Et pour la mise en valeur, il faut reconnaître en Luc Beauséjour un maître, un orfèvre!
Sans surprise, l’auteur de plus de deux dizaines d’enregistrements et récipiendaire de plusieurs prix, fait preuve, encore une fois d’une maîtrise technique impressionnante. À partir de là, tout lui est permis. Mais Beauséjour ne fait pas dans l’esbroufe. La musicalité et la subtilité de son jeu sont présentes d’un bout à l’autre du spectre des émotions. Qu’il s’agisse de gravité dans Les Colombes de Jacques Duphly ou de frivolité guillerette dans Le Concert des Oiseaux, de Jean-François Dandrieu, Beauséjour étale devant nous sa magnifique palette d’expressions multicolores.
Matthias Pintscher dirige l’OSM: contemporanéité et classicisme cohésif