Une théorie liée au domaine de la psychologie pourrait entraîner une série d’améliorations dans la façon dont les robots sont capables de mettre un pied devant l’autre, selon ce qu’affirme une étude réalisée à l’Université de Manchester.
L’étude en question, le fruit d’une collaboration entre un psychologue clinicien, des ingénieurs en robotique et un entrepreneur en robotique, est publiée dans Journal of Intelligent and Robotic Systems.
Les travaux ont servi à analyser ce qui se produit lorsque les algorithmes aidant un robot capable de s’équilibrer de lui-même – bâti à l’aide de blocs Lego – ont été remplacés par d’autres équations liées à une « théorie du contrôle perceptuel ».
Cette théorie a été encodée dans le petit robot, lui permettant de contrôler ce qu’il détectait aux alentours pour se déplacer plus aisément, comme le font les humains et les autres animaux.
Bien que le robot se déplace sur deux roues, il s’agit d’un « pendule inversé », qui nécessite un important processus d’équilibrage qui ressemble fortement à ce que nous accomplissons pour marcher sur nos deux jambes, disent les chercheurs.
Et donc, plus le robot est en mesure de se tenir debout, mieux il sera préparé pour marcher comme un humain.
Dans le cadre de l’étude, cet équilibre similaire au nôtre était atteint lorsque le robot évaluait son environnement à au moins 100 occasions par seconde.
La machine ainsi programmée était également en mesure de mieux se déplacer vers un nouvel endroit que ses concurrents, qui n’avaient pas reçu le nouveau logiciel.
Si la théorie dite du contrôle perceptuel a déjà été largement utilisé lors de thérapies psychologiques, en éducation et lors d’interventions parentales, il s’agit de la première fois où son utilisation chez des robots a été comparée lors d’un test mettant en scène d’autres machines.
Selon le Dr Warren Mansell, de l’Université de Manchester, « bien qu’il s’agisse de travaux préliminaires, il est fascinant de voir qu’une théorie utilisée pour aider les gens souffrant de problèmes de santé mentale pourrait aider les ingénieurs à améliorer leurs designs d’appareils disposant d’une intelligence artificielle ».
« Les robots ont encore beaucoup de chemin à faire pour disposer des mêmes capacités de ceux que l’on retrouve dans les films de science-fiction comme Star Wars et Blade Runner – aucun n’est encore capable de marcher sur deux jambes. Mais l’utilisation de la théorie pourrait vraiment permettre la transformation de robots en des machines qui semblent plus vivantes. »
Pour le Dr Simon Watson, spécialisé en robotique, « la nature a développé les machines les plus complexes que nous connaissons, alors être capables de mettre en place des algorithmes mis au point par celles-ci est une étape importante dans nos propres capacités de développement ».