Il y a une semaine à peine, Analekta publiait l’enregistrement de Huit pièces pour clarinette, piano et alto, Op. 83 de Max Bruch. Cet album souligne le centenaire du décès du compositeur. C’est environ dix ans avant sa mort, vers 1910, que Bruch a composé cette œuvre dédiée à son fils qui était clarinettiste.
Les interprètes sont David Dias da Silva, clarinette, Adam Newman, alto et Camilla Köhnken, piano, et forment le Philon Trio, fondé en 2011.
On ne peut peut-être pas parler d’une rareté, mais elles ne sont pas nombreuses les pièces qui ont été écrites pour un tel trio. Mais qu’on se rassure, dès les premières notes, on se rend bien compte que le choix des instruments est tout ce qu’il y a de plus judicieux. Si on a déjà entendu le travail de Bruch, on le reconnaît tout de suite et on est charmé. Si c’est nouveau pour nous, on est aussi charmé.
Il s’agit d’une œuvre riche, presque autant que peut l’être un concerto, même s’il s’agit d’un simple trio. La connivence entre les musiciens est palpable et le synchronisme est tel qu’à plusieurs moments, l’alto et la clarinette se fondent si bien ensemble qu’on a l’impression d’entendre un seul instrument, un nouvel instrument dont le tout serait plus grand que la somme des parties.
Tout y est: la finesse, l’intensité et surtout l’intense romantisme qui collera toujours à Bruch. C’est un album parfait pour écouter avant de s’endormir. Je le recommande moins pour une écoute dans le métro, surtout avec de bons écouteurs, car on risque de passer tout droit à sa station.