Le commerce international et l’économie mondiale continuent de croître, mais le ralentissement de cette croissance laisse craindre une stagnation, voire une récession mondiale, avance la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), données à l’appui.
« Nous constatons une cohérence entre une série d’indicateurs – l’économie mondiale ralentit », a ainsi clairement mentionné Steve MacFeely, statisticien en chef de la CNUCED, dans le cadre d’une présentation effectuée à Genève, au siège l’agence internationale.
En fait, la croissance économique mondiale devrait s’établir à 2,3% cette année, en baisse de 0,7 point de pourcentage. Pas de récession, donc, mais plutôt un signal d’alarme. Par ailleurs, les données de la CNUCED indiquent que « les échanges internationaux de marchandises devraient chuter de 2,4% pour s’établir à 19 000 milliards de dollars, après des taux de croissance importants en 2018 (9,7%) et 2017 (10,7%). L’an dernier, le commerce mondial de marchandises a augmenté de 2,3% en volume ».
Parallèlement à ce recul du côté des ventes de marchandises, les prix des combustibles, eux, continuent sur leur lancée, avec une « croissance importante pendant tous les mois de 2018 », précise la CNUCED. La tendance s’est toutefois inversée au début de cette année.
Par ailleurs, le transport maritime, colonne vertébrale du commerce international, s’est essoufflé en 2018, avec une croissance des volumes transportés représentant à peine plus de la moitié de celle de l’année précédente, soit 2,7% de croissance en 2018 contre 5,7% en 2017. Quant au trafic des conteneurs maritimes, il a crû de 4,7%, soit deux points de pourcentage sous les résultats enregistrés pour 2017.
« L’agence onusienne basée à Genève prévoit également une hausse de 2,7% du commerce des services. Ce secteur va peser 6000 milliards de dollars, soit un ralentissement considérable par rapport aux 7,7% de 2018 et aux 7,9% de 2017 », peut-on encore lire dans les données publiées par la CNUCED.
L’agence internationale ne s’étend cependant pas beaucoup sur les possibles retombées de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Il y a environ un mois, cependant, cette même CNUCED affirmait que Washington et Pékin nuisaient à leurs économies mutuelles en poursuivant leur affrontement politico-économique.
Des experts évoquaient ainsi « des hausses des prix pour les consommateurs » et « d’importantes pertes à l’exportation » pour les entreprises des deux pays. Le tout accompagné d’une « forte baisse des échanges bilatéraux ».
Par ailleurs, si le président Donald Trump twittait encore, jeudi matin, « qu’un accord commercial est à portée de main avec la Chine », avant d’ajouter que Pékin « le souhaite vraiment fort », l’économiste principal pour la Chine de BNP Paribas gestion de biens, Chi Lo, estimait à la fin novembre qu’un tel accord, s’il était bel et bien signé, ne représenterait qu’une première étape vers la résolution du conflit économique entre les deux nations.