Il y a 50 ans, le 29 octobre 1969, l’étudiant en programmation Charles Kline, à l’Université de Californie à Los Angeles — dans la salle 3420, à 22h30, à ce qu’on raconte — envoyait un texte, depuis son ordinateur, à un autre étudiant, assis devant un autre ordinateur, à l’Institut Stanford, à 500 km de là. Et la suite, on la connaît.
Comme on l’a souvent écrit, c’était voué à être d’abord un réseau de communication entre universités: ARPANET, pour Advanced Research Projects Agency Network. Avec un financement du ministère de la Défense, qui y voyait évidemment son intérêt. L’UCLA et Stanford étaient les deux premiers maillons de la future chaîne (il faudrait attendre 1973 avant qu’un premier maillon ne soit dans un autre pays et 1983 avant qu’un langage commun, le TCP/IP ne soit officiellement adopté).
Mais bien que les deux étudiants et leurs superviseurs aient eu des rêves de grandeur sur ce que ce réseau allait devenir, aucun n’avait imaginé l’ampleur qu’il prendrait. Et le fait est que, 50 ans plus tard, on commence à peine à en mesurer les impacts, entre la désinformation facilitée par les réseaux sociaux et les inquiétudes sur le Dark Web.
Selon la légende, le premier message était censé être « LOGIN ». Kline n’a eu que le temps d’écrire « LO » avant que le système gèle. Le premier bogue d’une longue série…