L’Organisation des Nations unies fait face à un important manque de liquidités, et « notre travail et nos réformes sont en danger », a soutenu mardi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Dans une déclaration publiée par son porte-parole, et reprise ensuite par le site web des Nations unies, le secrétaire général a indiqué qu’il avait écrit aux États membres « sur la pire crise de liquidités que l’ONU ait connue depuis près de 10 ans ». « L’Organisation court le risque d’épuiser ses réserves de liquidités d’ici à la fin du mois et de ne pas effectuer les paiements au personnel et aux fournisseurs », a-t-il souligné.
Certes, quelque 129 des 193 États membres ont pour l’instant acquitté leur cotisation annuelle, dont le Canada… et la Syrie, dernière en date, a précisé le porte-parole de M » Guterres, Stéphane Dujarric. « Il faut que les autres s’acquittent de la leur de manière urgente et complète », a-t-il souligné.
Parmi les fautifs: les États-Unis, où l’administration Trump n’a pas encore payé son dû, et dont le président est vertement opposé aux organisations internationales depuis son arrivée en politique.
Payer les sommes dûes est ainsi « le seul moyen d’éviter un défaut qui risquerait de perturber les opérations au niveau mondial. Le secrétaire général a en outre demandé aux gouvernements de s’attaquer aux raisons sous-jacentes de la crise et de s’entendre sur des mesures visant à assainir l’ONU sur le plan financier », a réitéré M. Dujarric devant des journalistes.
De fait, à la fin du mois de septembre, seulement 70% de la somme nécessaire pour l’année avaient été versés, contre 78% à la même période, l’an dernier, précise l’ONU. Le 8 octobre, les États membres ont versé 1,99 milliard de dollars pour combler le budget dit « ordinaire » des Nations unies.
En raison d’une « gestion saine », les Nations unies ont pu éviter un déficit de 600 millions de dollars, ce qui aurait empêché de payer le débat de l’Assemblée générale, ainsi que les réunions de haut niveau tenues le mois dernier au siège de l’organisation, aux États-Unis.
Pire encore, ce manque de fonds et ces cas de paiements en retard sont des phénomènes récurrents, déplore encore le communiqué du secrétariat général. « Nous sommes maintenant déterminés à hiérarchiser nos travaux en fonction de la disponibilité de liquidités, ce qui compromet la mise en œuvre des mandats définis par les organes intergouvernementaux. Le Secrétaire général compte donc sur les États membres pour résoudre sans plus attendre les problèmes structurels qui sous-tendent cette crise annuelle », lit-on dans le document.
Si les États fautifs ne remplissent pas les coffres, ceux-ci risquent d’être vides à un point tel qu’il faudra réduire le budget accordé aux missions de maintien de la paix, en plus d’entamer le mois de novembre sans disposer de l’argent nécessaire pour payer les salaires, a souligné M. Guterres.
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