Moscou a lancé son premier réacteur nucléaire flottant dans les eaux bordant le pôle Nord, rapporte La Vanguardia le 24 août. Alors que l’ex-premier ministre du Japon, Kan Naoto explique la complexité de la gestion de l’accident nucléaire de Fukushima survenue en 2011 dans le Monde diplomatique d’août.
Avec l’objectif de doter les agglomérations et plateformes pétrolifères de la région lointaine de Chukotka de l’électricité suffisante, le navire atomique a quitté la ville de Mourmansk le 23 août pour se rendre à la ville de Pevek. Il s’agit d’un trajet de 4700 km, de l’extrémité près de la frontière avec la Norvège jusqu’à l’autre extrémité du territoire russe, à proximité de l’Alaska.
La centrale flottante mesurant 144 mètres et transportant deux réacteurs KLT-40S peut fournir l’énergie nécessaire à une ville de 100 000 habitants. L’engin pèse 21 000 tonnes, nécessite un équipage de 69 personnes et l’agence atomique russe, Rosatom assure qu’elle ne peut pas couler et que son système de contreforts va permettre à la structure de résister contre un éventuel tsunami.
Baptisé Akademik Lomonosov en l’honneur du savant russe du 18e siècle, les organisations écologistes qui surveillent l’élaboration de ce navire atomique depuis le début de sa construction en 2006 l’ont plutôt surnommé «le Tchernobyl flottant» ou «le Titanic nucléaire». Inutile de revenir aussi loin dans l’histoire que la catastrophe de Tchernobyl, en 1986, pour justifier les critiques environnementalistes.
Un accident nucléaire est survenu le 8 août 2019 à cause d’une explosion dans une base militaire à proximité de la ville russe d’Akhangelsk. Cinq scientifiques ont perdu la vie et la population a été exposée aux radiations. Les autorités russes n’ont pas divulgué publiquement la cause de ces troubles.
Selon les rumeurs, toutefois, et les informations publiées par plusieurs médias occidentaux, l’incident découle d’essais d’une nouvelle arme, un missile de croisière équipé d’un moteur nucléaire.
Zéro nucléaire
À la suite de l’accident de Fukushima survenu le 11 mars 2011 lorsqu’un tremblement de terre suivi d’un tsunami s’est produit dans l’est du Japon, les États-Unis ont demandé à leurs ressortissants de s’éloigner d’au moins 80 km de la centrale. Le président de la Commission de l’énergie atomique japonaise, M. Kondo Shunsuke explique dans son rapport remis au premier ministre Kan Naoto le 25 mars 2011 que l’abandon de la zone implique l’évacuation dans un rayon d’au moins 250 km incluant Tokyo, soit cinquante millions de personnes.
À la différence de Tchernobyl en 1986 causé par une erreur humaine, l’accident de Fukushima a été déclenché par des catastrophes naturelles. Le témoignage de l’ex-premier ministre Kan Naoto démontre que l’abandon aurait entrainé des conséquences encore plus graves pour le Japon et l’ensemble de la population mondiale, alors il se devait de gérer techniquement cette situation en état d’urgence. Cette décision impliquait le maintien sur le site des employés de l’entreprise responsable, des pompiers, des policiers, des militaires, etc.
Aujourd’hui, M. Kan Naoto promeut le zéro nucléaire. La première raison est l’impossibilité d’éviter tout risque d’accident de nature humaine et environnementale. La deuxième raison est la possibilité de rendre un territoire inhabitable pour des décennies dans un rayon de 250 km autour de la centrale. La troisième raison est qu’il sera possible de produire suffisamment d’électricité avec des énergies naturelles.
Télévision américaine
Produite par la chaîne américaine HBO et la britannique Sky avec un budget de 250$ millions, la minisérie Chernobyl relate les scènes-clés de l’accident nucléaire survenu en République soviétique d’Ukraine. La réalisation de Johan Renck focalise le regard du spectateur sur les personnages qui incarnent le mensonge d’État, mais ne dit rien sur les pressions exercées par les pays occidentaux et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), note le Monde diplomatique d’août.
Après avoir critiqué les autorités soviétiques pour leur rétention d’information, les autorités occidentales et l’AIEA firent en sorte qu’elles minimisent le nombre de victimes. Dans une optique similaire, la grande liberté prise avec les faits dans la minisérie détourne son attention des questions posées encore aujourd’hui par cette catastrophe. «Le sujet de Chernobyl n’est pas «l’énergie nucléaire est dangereuse», car ce n’est pas le cas en Occident, où elle est très sûre», a affirmé le scénariste, Craig Mazin.
À supposer que l’Occident se trouve sous une cloche de verre à l’abri des catastrophes naturelles que nous réserve le réchauffement climatique et d’une éventuelle gestion de crise par des dirigeants populistes, comme ceux élus aux États-Unis et au Royaume-Uni.
Pour contrer les changements climatiques, les moyens se multiplient
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