Les lecteurs d’ici lisent de plus en plus les auteurs d’ici; cette constatation résume, en substance, les données présentes dans l’étude Canadians Reading Canadians, republiée mercredi par BookNet Canada, organisme de surveillance des tendances littéraires coast to coast.
Republiée, en effet, puisqu’une première version de cette étude avait vu le jour en 2012. Cette fois, indique-t-on par voie de communiqué, les informations et les tendances se dégageant de cette recherche effectuée auprès des lecteurs canadiens ont été mises à jour à l’occasion du 150e anniversaire de la Confédération. Cinq années après la première déclinaison des travaux, force est d’admettre que les auteurs nationaux ont de plus en plus de succès auprès de leurs compatriotes.
Selon BookNet Canada, la littérature se porte bien: 44% des acheteurs de livres au pays se seraient procuré un ouvrage d’un auteur d’ici durant la dernière année. Il s’agit d’une forte hausse comparativement à 2012, alors que ce taux n’était que de 24%. Idem pour les livres portant sur des sujets nationaux: 41% des répondants ont indiqué avoir acheté un titre du genre, tandis qu’ils n’étaient que 22% en 2012.
Cet enthousiasme est également palpable lorsque vient le temps de jauger l’intérêt des lecteurs pour les ouvrages canadiens: 84% des répondants se disent portés, voire très portés à encourager la littérature d’ici, une progression de neuf points de pourcentage en cinq ans.
Par ailleurs, ce ne sont pas seulement les livres canadiens qui sont plus populaires mais leur auteur également. Interrogés à savoir s’ils étaient en mesure de nommer un auteur d’ici, 37% des acheteurs de livres contactés par BookNet Canada ont répondu Margaret Atwood. « Cela est (heureusement) plus élevé que la proportion d’acheteurs qui n’étaient pas en mesure de nommer qui que ce soit, un taux qui a diminué au fil des ans, passant de 32%, en 2012, à 20% en 2017 », peut-on lire dans le résumé du rapport.
Toujours au dire de BookNet Canada, la hausse de l’intérêt pour la littérature d’ici semble être la même partout au pays, le taux d’acheteurs de livres se procurant des ouvrages canadiens oscillant entre 38%, dans les Prairies, et 46%, dans ce que l’organisation définit comme étant les « provinces centrales ». À noter qu’il n’est pas spécialement précisé si le Québec fait partie des régions où les lecteurs ont été interrogés dans le cadre de cette étude.
Enfin, l’intérêt pour la littérature canadienne continue de se manifester dans le sens plus classique du terme: les lecteurs ont plus largement tendance à mettre la main sur des exemplaires en format poche et en grand format papier, lorsque vient le temps d’acheter des oeuvres d’auteurs canadiens, que de se tourner vers les livres électroniques. Sans grande surprise, les livres audio ferme la marche de ce classement. Quant aux endroits où sont effectués ces achats de livres canadiens, le palmarès n’est, là non plus, pas très surprenant: la chaîne Indigo/Chapters/Coles ouvre la marche, quelques points de pourcentage, cependant, devant le géant du commerce électronique qu’est Amazon. Soulignons toutefois que les librairies indépendantes, souvent les parents pauvres des revenus du domaine littéraire, arrivent en quatrième position, pratiquement ex-æquo avec Walmart, un autre grand nom du commerce de détail.