Les eBooks, livrels et autres ouvrages électroniques trouvent davantage preneur au Canada, alors que 61% des éditeurs interrogés dans le cadre d’un coup de sonde mené par l’organisation BookNet Canada font état d’une augmentation des ventes de ce type de livres.
Dans un rapport transmis par courriel, l’entreprise gardant un oeil sur le monde canadien de l’édition précise qu’un éditeur sur quatre aurait ainsi déclaré une montée de 25% de ses revenus numériques par rapport à l’année précédente.
Cela ne veut cependant pas dire que tout se déroule à merveille dans le monde canadien de l’édition numérique; BookNet fait ainsi mention d’une nouvelle baisse de la proportion de livres électroniques vendus par rapport au total d’ouvrages disponibles, ce pourcentage passant de 88%, en 2014, à 73%, en 2015, puis à seulement 54% l’an dernier. Pire encore, les maisons d’édition interrogées dans le cadre de ce coup de sonde révèlent que 46% de leurs livres numériques n’ont tout simplement pas trouvé d’acheteurs.
La raison semble en fait être particulièrement simple: plutôt que de découler d’une baisse d’intérêt envers les liseuses électroniques ou d’un regain d’intérêt envers le papier – qui peuvent néanmoins être eux aussi des facteurs jouant sur les ventes -, ce surplace serait imputable à un inventaire trop important: en offrant des versions numériques de livres plus anciens (et potentiellement moins populaires), les éditeurs font ainsi augmenter le nombre total de titres disponibles sur le marché. À cela, il faut aussi ajouter une diminution des ventes de 2,1% entre 2015 et 2016 sur le marché canadien, mentionne BookNet Canada.
Toujours dans le cadre du rapport de l’organisme, intitulé The State of Digital Publishing in Canada 2016, on constate que la disponibilité des titres numériques chez les éditeurs du pays varie largement; de fait, cette disponibilité des livres électroniques est pratiquement également distribuée entre un taux faible (de 1 à 25% du catalogue), qui regroupe environ le quart des éditeurs, avec une baisse au cours de la dernière année, ou encore des taux plus importants. En majorité, les éditeurs offrent de 25 à 75% de leur catalogue en version électronique.
Le rapport indique aussi que la conversion des titres publiés depuis plus de six mois a pris de la vitesse au cours des dernières années, les éditeurs dépassant toujours un peu plus la barre des 75% de la numérisation de ce catalogue.
Au final, et malgré la hausse récente des revenus découlant de la vente de livres numériques, les éditeurs n’engrangent, en moyenne, que de 1 à 10% de leurs revenus totaux à partir de ces mêmes ventes d’ouvrages électroniques. Les livres en papier semblent donc avoir encore de beaux jours devant eux.