Les cinéphiles montréalais, et plus particulièrement les résidents de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, ont jusqu’à dimanche l’occasion de découvrir ou redécouvrir les productions québécoises du septième art dans le cadre de l’événement Porc-épic – Le cinéma qui démange.
Comme l’indiquent les organisateurs, cette fête du septième art, qui a débuté mercredi avec la projection de Juste la fin du monde, de Xavier Dolan, sélectionné l’an dernier pour la course à l’Oscar en langue étrangère, propose 25 longs-métrages, mais aussi des rencontres avec des artistes après les séances, en plus de discussions, entre 17 et 19h, avec Michel Coulombe, chroniqueur cinéma à ICI Radio-Canada et critique bien connu du milieu.
Parmi les autres films projetés, on retrouve Nelly, 1:54, Maudite poutine, ou encore King Dave. Denis Côté, Louis Bélanger, André Forcier, Jimmy Larouche, Kim Nguyen… autant de réalisateurs primés ici et ailleurs dont les oeuvres seront présentée à la Station Vu et à la Maison de la culture Maisonneuve jusqu’à dimanche, et ce pour seulement 5$ la séance, précise-t-on.
Au bout du fil, la porte-parole Emmanuelle Lussier-Martinez mentionne que l’événement a entre autres pour objectif d’amener le cinéma aux gens vivant dans l’est de la ville, eux qui sont habituellement moins bien desservis en matière de salles de projection. « Il est important de leur apprendre que (le cinéma de quartier) Station Vu existe, qu’il existe des salles à l’est du Cinéma Beaubien. Pour un prix modique, on a la chance d’aller voir ces films qui méritent d’être célébrés… qui ont été faits ici, mais qui n’ont pas forcément été vus, ici », mentionne-t-elle, avant d’ajouter « qu’il est quand-même ironique que des films québécois soient souvent davantage vus à l’extérieur du Québec que dans la province ».
Mme Lussier-Martinez, qui joue elle-même dans certains films projetés pendant l’événement, se désole d’ailleurs de la pauvreté de l’offre cinématographique montréalaise, mentionnant que les grandes salles de l’île sont souvent réservées aux superproductions américaines, et que même le Cinéma Quartier latin « bat de l’aile », alors qu’il est pourtant la plus grande salle de cinéma francophone de la métropole.
Selon elle, la solution pourrait se trouver du côté du web, avec des plateformes adaptées à la diffusion du contenu québécois. « Mais aucun site web ne remplacera le plaisir de se retrouver en groupe dans une salle de cinéma et de rire ou pleurer ensemble, un sac de maïs soufflé à portée de main », conclut-elle.
Et jusqu’à dimanche, ce sera justement l’occasion de le faire, bien installé à la Station Vu dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve.