L’utilisation des technologies à large bande sur les appareils mobiles et à la maison entraîne une utilisation record de la bande passante et le téléchargement d’un volume de données gigantesque, rapporte mercredi le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) dans un nouveau document d’information.
« La soif d’accès des Canadiens aux applications mobiles, aux services multimédias, aux réseaux sociaux, ainsi qu’aux autres activités qui consomment une quantité élevée de données, comme le téléchargement de musique, de vidéos et de programmation télé en ligne sur les appareils électroniques personnels, augmente à un rythme important », précise l’organisme fédéral.
De fait, celui-ci rappelle que deux abonnés sur trois à un service de téléphonie sans fil disposent d’un forfait de données mensuel d’au moins un gigaoctet. La consommation des données aurait par ailleurs connue une hausse de 44% pour les services sans fil, et d’environ 40% pour les services internet résidentiels, et ce uniquement entre 2014 et 2015.
Le CRTC indique également ce qui pourrait carrément passer pour une évidence même en 2016, soit que les Canadiens accordent en fait davantage d’importance à leur forfait de données mobiles qu’à leur forfait vocal. D’autant plus que la plupart des forfaits offerts par les grands joueurs du marché des télécommunications comprennent un nombre illimité de minutes d’appels, parfois à la grandeur du pays.
Cet appétit aux apparences insatiable pour les données numériques est bon signe pour les fournisseurs d’un peu partout au pays. Après tout, poursuit le CRTC, ceux-ci ont engrangé des revenus de l’ordre de 47,8 milliards $ en 2015, soit 73% des recettes totales dans le domaine des communications pour cette année.
« Quatre-vingt dix-huit pour cent des ménages canadiens peuvent accéder à une vitesse de téléchargement d’au moins 5 mégabits par seconde (Mbps). Ce pourcentage augmente à 99,5 % lorsqu’on tient compte des technologies mobiles », mentionne l’organisme réglementaire fédéral.
L’an dernier, les Canadiens ont téléchargé une moyenne de 95 gigaoctets par mois; plus des deux tiers d’entre eux paient donc, sans grande surprise, pour un forfait permettant d’atteindre au moins 100 gigaoctets de bande passante pendant cette même période. Autre preuve de ce désir d’accéder à davantage de contenu plus rapidement, la proportion de forfaits permettant d’atteindre des vitesses de 50 Mbps ou plus est passée de 8% en 2014 à 16% l’année suivante. Quelques fournisseurs, dont Bell, ont depuis lancé des forfaits offrant des connexion atteignant le gigabit par seconde, à l’image de Google qui, aux États-Unis, poursuit son expérimentation de son service Fiber.
De l’autre côté du spectre, les technologies « classiques » en matière de communications ont du plomb dans l’aile. L’an dernier, le nombre d’abonnements aux services de téléphonie filaire a chuté de 800 000, tandis que plus d’un million de personnes supplémentaires s’engageaient auprès d’un fournisseur de téléphonie cellulaire.